Déguerpissement des occupants du marché de N’dantary : les précisions de la mairie de Ratoma

Abdoul Salam Sow, Vice maire de Ratoma

Comme annoncé précédemment, les occupants du marché de N’dantary, situé au Nassouroullaye 2, dans la commune de Ratoma, sont partagés entre inquiétude et consternation. Cela, après le refus de la mairie de cette commune de Conakry de leur accorder « un délai raisonnable » leur permettant de quitter tranquillement les lieux. Après leur cri de cœur lancé samedi dernier, 21 mai 2022, les autorités communales sont sorties pour apporter des précisions sur cette situation.

Dans un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com, Abdoul Salam Sow, vice maire de Ratoma, a rappelé d’abord que la loi ne prévoit pas de délai à accorder à ces citoyens pour libérer les lieux.

« Il n’est pas indiqué dans les autorisations d’utilisation provisoire que quand on aura besoin des lieux, il faut un délai. Il est dit dans toutes les autorisations d’utilisation provisoire délivrées par la mairie, à l’article 5, que les détenteurs des autorisations d’utilisation provisoire sont tenus de libérer les lieux à la minute qui suit », a-t-il expliqué. Malgré tout, souligne-t-il, la mairie de Ratoma a procédé à des séances de sensibilisation sur le terrain et accordé un délai d’un mois aux occupants du marché de N’dantary pour libérer les lieux. Une action qui est entreprise en prélude au lancement d’un projet de construction d’une infrastructure d’utilité publique sur les lieux.

Abdoul Salam Sow, Vice maire de Ratoma

« Je suis surpris qu’on me parle d’un délai raisonnable concernant le marché de N’dantary, dans le quartier de Nassouroullaye. Si vous allez où on dit que c’est un marché, vous trouverez que ça n’en vaut pas la peine puisqu’il n’y a même pas suffisamment d’espace pour que cela soit un marché. Ce sont de petites constructions, de hangars à l’ancienne,  qui sont mis ici et là, qui ne répondent pas aux normes minimales pour un bon cadre de vie et de travail. Et vous le savez, il est de la responsabilité de la mairie, en collaboration avec les responsables locaux, le conseil du quartier et les chefs des secteurs et carrés, de mettre ces lieux en valeur au service de tout le monde.

Et ce, à commencer par les occupants des lieux jusqu’au niveau de tous les quartiers voisins. C’est donc pour faire construire une infrastructure publique au bénéfice des populations locales que nous avons décidé de mettre en valeur ce domaine public. Tous ceux qui sont sur les lieux savent déjà d’une part que ce n’est pas un domaine privé qu’ils occupent. D’autre part, ils savent qu’il a été porté à la connaissance de tout le monde qu’au moment où les autorités auront besoin de ce domaine, les occupants sont tenus de libérer les lieux.

Et donc, dans le cadre de la mise en œuvre d’un projet de construction d’une infrastructure qui fera évidemment l’objet d’échanges avec les responsables locaux sur sa nature, nous avons engagé des séances de sensibilisation afin que tous les occupants des lieux les libèrent, mais cela n’est toujours pas effectif. Ces derniers temps, nous avons fait recours à un cabinet et à un huissier de justice pour cette fois-ci envoyer une lettre circulaire pour demander à tous les occupants de libérer les lieux. Cela a été fait il y a un mois. Le délai qui leur est donné a expiré le 22 mai 2022. Puisque c’est déjà connu de tous, ils n’ont pas à demander un délai raisonnable plus que tout le temps qui leur a été donné », a indiqué ce vice maire de la commune de Ratoma.

Parlant du projet qui sera lancé sur les lieux, ce responsable communal qu’il est d’une grande importance pour les habitants de la zone. « Aujourd’hui, la plus grande partie de ce marché constitue des lieux d’habitation à usage professionnel, des gens ont morcelé le marché pour en faire des habitations privées. Les 50% de ce marché sont devenus des dortoirs où des gens vivent avec leurs familles. Il y a aussi des espaces qui sont réservés à des activités qui ne sont nuisibles à la vie de l’homme, tels que des lieux de vente et de consommation d’alcool, de chanvre indien. Des choses contre lesquelles il faut lutter. Quand on dit un marché, ça doit rester un marché. L’autre chose, c’est que de Koloma à Cosa, il y a trois marchés dans rayon de moins de 2 km.

Donc, il est de notre responsabilité, en tant qu’autorités de la commune, de changer la donne. Tous les jours, les citoyens de Ratoma se plaignent du manque de centres de santé, d’écoles et de tout. C’est leur plein droit que tout cela soit construit pour eux. Donc, à la place de ce marché de N’dantary, on va faire un centre de santé ou une école, puisqu’il y a déjà trois marchés entre Koloma et Cosa, jusqu’à Bantounka sur un rayon de moins de 2 km. Cette infrastructure sera à l’avantage de tout le monde, surtout ceux qui habitent sur place, c’est-à-dire les populations du quartier Nassouroullaye 2 qui sont vraiment dans la nécessité », a dit Abdoul Salam Sow, l’un des vice maires de Ratoma.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél: 622919225

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