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Conakry : l’accès aux soins de santé des personnes sourdes et malentendantes au centre d’un atelier panafricain

La problématique liée aux Violences Basées sur le Genre (VBG), l’accès aux services de la santé reproductive (SSR) et au VIH/ISIDA des personnes sourdes et malentendantes d’Afrique est au centre d’un atelier qui s’est ouvert hier, jeudi 26 mai 2022 à Conakry. La rencontre regroupe 39 participants dont 11 venus de l’Afrique de l’Ouest, 3 de l’Afrique du Nord, 1 de l’Afrique centrale et 2 personnes ressources. C’est une initiative de l’organisation panafricaine des personnes sourdes et malentendantes en collaboration avec les partenaires comme I’OMS, le FNUAP, l’USAID, l’ONU-FEMMES et Plan International, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

L’organisation africaine des sourds et malentendants est créée en février 2019 à Conakry. Selon Alpha Boubacar Diop, président de cette organisation continentale, la structure est née de la volonté des personnes sourdes et malentendantes d’Afrique d’unir leurs efforts pour l’affirmation de leurs droits. Elle est composée de 51 organisations de personnes sourdes et déficientes auditives de 36 pays.

Alpha Boubacar Diop, président de l’organisation panafricaine des personnes sourdes et malentendantes d’Afrique

Par ailleurs, Alpha Boubacar Diop est revenu sur les difficultés que rencontrent les membres de sa structure et les innovations apportées pour changer la donne. « Elles n’ont pas du tout accès aux services de santé et ne jouissent pas de leurs droits humains d’accessibilité universelle aux soins de santé. Elles sont exposées à de nombreuses maladies et, partant, sont en danger permanent. Ce qui nous a amenés à innover pour faire face à cette problématique par l’introduction de nouvelles méthodes de communication plus économiques et efficaces pour leur accès aux services de santé à travers l’instauration d’un service de communication gestuelle par visioconférence et l’acquisition de paires de gants électroniques de traduction des langues des signes en langue orale. D’autres part, la conception d’outils de prévention des VBG, la SSR et le VIH/SIDA. Nous pensons que ceci permettra d’épargner la vie de milliers de personnes sourdes en Afrique… ».

Pour Alpha Boubacar Diop, s’il est vrai que personne d’entre nous n’a choisi ses parents, son pays de naissance, sa race, etc., il n’en demeure pas moins vrai que personne n’a choisi ses conditions de naissance, a-t-il indiqué. Le handicap moteur, sensoriel et/ou intellectuel, précise-t-il, doit être considéré comme faisant partie de la diversité humaine, de la diversité des races, de la diversité des ethnies, de la diversité de la nature, etc.

Venu du Sénégal pour participer à cette rencontre, Yatma Fall, président de la Fédération Ouest-Africaine des Personnes Handicapées (FOAPH) a apporté des détails sur les difficultés auxquelles font face les personnes sourdes en Afrique occidentale.

président de la Fédération Ouest-Africaine des Personnes Handicapées (FOAPH)

« Ce qui a été diagnostiqué comme principal problème des personnes handicapées en Afrique de l’Ouest, ce sont les difficultés liées à l’accès à la santé. Et s’il y a des difficultés d’accès à la santé, c’est que les équipements médicaux ne sont toujours pas adaptés aux différents types de handicaps et le fait que les personnels de santé ne sont pas formés et préparés à pourvoir prendre en charge les personnes handicapées. Et les personnes sourdes sont des personnes handicapées qui en paient plus les frais parce qu’il est rare de voir un médecin, un infirmier ou une sage-femme discuter, communiquer avec une personne sourde et muette parce que tout simplement ce professionnel de santé, pendant sa formation, on ne l’a préparé à prendre en charge les personnes sourdes. Alors qu’en matière de santé, il y a beaucoup de choses qui doivent se passer secrètement », a indiqué Yatma Fall.

Dans son discours d’ouverture de cet atelier, le président du Conseil National de la Transition (CNT), a dit tout son soutien aux activités des organisateurs pour changer ma situation des personnes souffrant de ce handicap.

Dansa Kourouma, président du conseil national de la transition CNT

« L’exclusion, la stigmatisation dont font l’objet les personnes handicapées, le Ministère de l’Action Sociale l’est aussi dans le gouvernement, plus nous lui accordons de l’importance, nous le dotons des moyens nécessaires, nous lui accordons de place dans la politique du gouvernement, plus l’impact sur les conditions de vie des personnes handicapées est encore meilleur. Tout est lié. Pour moi, j’ai entendu votre message. En tant que président de l’organe législatif de cette transition, rassurez-vous que je suis une personne éduquée pour accorder de l’importance aux couches vulnérables de la société. La question de l’inclusion est une question consubstantielle à la question de l’éducation. Donc, il faut qu’une solution soit trouvée là et la santé sera un élément complémentaire de l’éducation », a laissé entendre Dansa Kourouma.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél : 622919225

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