Conakry : l’Unité d’Action Syndicale célèbre en différé la fête internationale du travail

L’Unité d’Action Syndicale (qui regroupe en son sein plusieurs structures syndicales) a célébré en différé ce samedi, 28 mai 2022, la journée internationale du travail à Conakry. La cérémonie s’est déroulée au palais du peuple où les travailleurs des secteurs public et privé, vêtus de tenues traditionnelles et tenant des pancartes, étaient fortement mobilisés. Et, à cette célébration, ces travailleurs ont rendu hommage à tous ceux qui ont perdu la vie en réclamant un travail digne. Ils ont également présenté un ‘’cahier de charge’’ dans lequel ils ont énuméré 16 points de revendications à l’endroit des autorités de la Transition en Guinée, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Cette cérémonie a regroupé les travailleurs venus de la banque centrale de la République de Guinée et de plusieurs sociétés et entreprises (publiques et privées) du pays. Et, devant ce beau monde, Abdoulaye Sow, secrétaire général de l’USTG, est revenu sur l’historique de la célébration du 1er mai dans le monde. Ce leader syndical a également profité de l’occasion pour énumérer quelques problèmes auxquels font face les travailleurs et retraités Guinéens.

Abdoulaye Sow, secrétaire général de L’USTG

« Cela fait 136 ans quand 300 000 travailleurs et travailleuses américains ont manifesté à Chicago pour protester contre l’état d’esclavagisme, de précarité et d’exploitation que subissaient à l’époque tous ceux qui acceptaient d’effectuer une activité rémunérée pour survivre. A l’époque, cette manifestation a été un soulèvement général des travailleurs, tous corps de métiers confondus, contre l’asservissement, les traitements dégradants et l’injustice sous toutes ses formes… Ainsi, cette année encore, l’UNITE D’ACTION SYNDICALE a choisi de porter ses efforts sur ce thème : « protection du travail et des travailleurs » dans l’optique de voir s’améliorer dans notre pays les conditions de travail et d’existence de chaque travailleuse et de chaque travailleur. Aujourd’hui, mieux que les travailleurs, les retraités de Guinée peinent à survivre à cause de la précarité de leur pension, calquée sur un salaire modique ou sur un SMIG dérisoire qui ne permettent même pas de payer les factures d’électricité et d’eau. C’est pourquoi, l’UNITE D’ACTION SYNDICALE, en appelle à la volonté politique du Gouvernement de la Transition de penser à toutes ces questions explosives dans l’objectif de l’instauration de la paix et la quiétude dans notre pays », a dit Abdoulaye Sow.

Idrissa Diawara, Secrétaire général du SIFOG

De son côté, Idrissa Diawara, le Secrétaire général du syndicat indépendant des forces ouvrières de Guinée (SIFOG), a fait lecture du ‘’cahier de charge’’ qui contient certaines revendications des travailleurs de Guinée. Il cahier de charge qui s’articule autour de 16 points : « la création du tribunal administratif afin d’offrir des voies de recours aux travailleurs de la fonction publique ; la création de la commission nationale de gestion des carrières de formation et de perfectionnement de la fonction publique ; la création de la commission nationale des contrats de la fonction publique ; la création du conseil supérieur de la fonction publique ; la création du conseil supérieur du conseil de la fonction publique ; l’application de la loi L0027 ; l’arrêt des licenciements abusifs dans les entreprises et sociétés en violation flagrante des textes régissant les relations du travail ; le déplafonnement de la pension de retraite à la caisse nationale de sécurité sociale et le paiement de celle-ci mensuellement ; l’arrêt immédiat des tracasseries policières et autres corps de sécurité sur les axes routiers ; la revalorisation des pensions de la fonction publique pour assurer la survie des retraités; la relance des activités de la SOTELGUI ; l’adoption d’une politique d’emploi et d’insertion des jeunes pour lutter contre l’exode rural et la migration irrégulière ; la révision du code du travail qui ne s’adapte plus à certaines réalités du moment ; l’organisation des élections sociales afin de déterminer la représentativité des centrales syndicales ; la revue à la hausse du pouvoir d’achat du travailleur au regard de la cherté de vie ; nous demandons au gouvernement d’ouvrir sans délai les négociations avec l’intersyndical de l’éducation autour des différents points de revendication dont la non prise en compte a fait objet de la dernière grève dans le secteur de l’éducation », a cité Idrissa Diawara.

Présente à cette rencontre au nom du gouvernement, Nassira Camara, conseillère au ministère du travail et de la fonction publique, a exhorté les syndicalistes à l’union.

Nassira Camara, conseillère  au ministère du travail et de la fonction publique

« En cette journée commémorative du 1er mai, fête internationale du travail déférée ce 28 mai, nous exprimons notre profonde gratitude au monde du travail et à ses pionniers qui ont marqué cette date de leurs sceaux. Cette commémoration nous exhorte à jeter un regard attentif sur les relations professionnelles dans tous ses aspects au sein de notre pays. La refondation de l’État amorcée par le CNRD et mise en œuvre par le gouvernement impose, dans les rapports professionnels quotidiens, la recherche du consensus en vue de créer une coexistence pacifique dans les entreprises et le secteur public… Dans une stabilité durable du climat social de l’État, les travailleurs et employeurs trouvent les performances nécessaires pour créer la richesse. Pour ce faire, nous vous exhortons à l’union et à l’entente pour un syndicat fort, pour le développement. J’invite tous les acteurs du monde du travail à tous les niveaux pour privilégier le dialogue social pour des rapports professionnels, sains et épanouis », a indiqué Nassira Camara.

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

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