Conakry : les incendies sèment désolation et la psychose

Les incendies consécutifs aux courts-circuits se multiplient dans la capitale guinéenne et sa banlieue. Faisant des victimes et des dégâts matériels importants. Rien que depuis fin avril, le quartier Sanoyah (situé dans la préfecture de Coyah) a enregistré 3 maisons et une mosquée calcinée. Bila de ces incendies ravageurs est des plus lourds : 4 morts et d’importants dégâts matériels. Les dernières victimes en date sont un officier de l’armée guinéenne à la retraite et trois membres de sa famille. Ces quatre personnes ont été inhumées ce 30 mai 2022.

Le bâtiment du commandant Bounda a pris feu dans la nuit du 25 au 26 mai vers 4h du matin. Réveillées par les flammes, les victimes n’ont pu ouvrir les portes. Pris de panique, le commandant à la retraite et ses trois malheureux compagnons n’auraient pas trouvé les clés de la maison où, par peur des bandits, ils s’étaient barricadés.

La veille de ce drame, une mosquée, située dans la même zone, avait pris feu. Contrairement au dernier cas, cet autre incident n’avait pas fait aucune victime. Mais la maison de Dieu fut totalement calcinée. Actuellement les fidèles sont en train de se donner la main pour sa reconstruction.

Autres dégâts consécutifs au feu, le 6 mai dernier, la maison d’Abdoul Gadiri Bah, sise au KM 36, avait brûlé. Le feu s’est déclaré en pleine journée, explique la victime. Selon laquelle « il y a eu dans un premier temps une coupure d’électricité.  Après quoi le courant est revenu avec une tension très élevée. Suite à quoi, le feu s’est déclaré dans la maison ». Malgré l’intervention des voisins, même une aiguille n’a pu sortir des lieux. Cependant il n’y a pas eu de pertes en vie humaine.

Quelques jours avant cet incendie, la maison de Hadja Djelo Bah a été totalement calcinée à Sanoyah. La vieille dame explique que c’est vers 2h du matin qu’elle s’est rendue compte qu’une fumée se dégageait du climatiseur. Elle a réveillé ses enfants et a pu ouvrir la porte. Elle a réveillé les voisins, mais devant l’ampleur les flammes toute intervention était impossible. Même sa voiture a été calcinée dans le garage.

L’état du battement sinistré en dit long sur la violence des flammes. Même le mur s’est effondré. Actuellement, Hada Djelo et Abdoul Gadiri Bah sont en train de reconstruire leur bâtiment respectif. Quant à la mosquée, comme expliqué plus haut, les fidèles de la mosquée sinistrée et tous les autres lieux de culte de la commune mettent la main à la poche pour sa reconstruction. Reste la famille de feu commandant Bounda qui, elle, est encore sous le choc.

Tous ces drames relancent le débat sur la responsabilité de la société chargée de gérer l’électricité en Guinée. Par le passé, EDG s’est défendue en disant qu’une victime n’était pas abonnée. Ou que le matériel pour l’installation n’était pas approprié. Malgré tout cette société ne peut pas dédouaner.

Si un citoyen n’est pas abonné c’est la responsabilité de la société de le dénicher et de le débrancher. Si le matériel utilisé pour l’installation d’un bâtiment ne répond pas aux normes, c’est encore la responsabilité d’EDG d’alerter le propriétaire. Si celui-ci n’obtempère pas EDG doit en ce moment décliné toute responsabilité.

En aucun cas la société ne peut nous dire que ses agents sillonnent les quartiers pour déposer les factures ou pour s’arranger avec des citoyens peu scrupuleux et qu’en même temps, ils ne peuvent pas savoir si une installation n’est pas conforme aux normes de sécurité.

C’est pourquoi il est souhaitable que les Guinéens s’organisent pour défendre leurs intérêts. Si EDG ne peut pas ramener les morts, en revanche elle peut et doit dédommager les victimes d’incendies. La passivité, la résignation et la fatalité ne feront qu’accroitre le nombre de victimes. Tandis que s’organiser et demander des comptes à la société pourrait sauver de vies dans le futur.

Habib Yembering Diallo

Tél. : 664 27 27 47

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