Ecole des sourds-muets de Boulbinet (Conakry) : les programmes exécutés à 80% (direction)

À moins d’une semaine du coup d’envoi des épreuves du Certificat d’études élémentaires (CEE), connu sous l’appellation d’examen d’entrée en 7ème année, session 2022, les préparatifs vont bon train à l’école des sourds-muets. Situé à Boulbinet, dans la commune de Kaloum, cet établissement scolaire unique du genre à Conakry, présente 6 candidats, dont deux filles, à cet examen.

Selon le directeur de l’école, Youssouf Kéita, les programmes d’enseignement sont exécutés à 80%. Il l’a confié à Guineematin.com à travers un de ses reporters dans la journée d’hier, lundi 30 mai 2022.

Le nombre de candidats sourds-muets est réduit à cause de difficultés qu’ils ont à poursuivre leurs études au collège. C’est ce qu’a laissé entendre Youssouf Kéita, le directeur de l’école des sourds-muets.

Youssouf Keita, directeur général de l’école des sourds-muets de Boulbinet

« Cette année 2022, l’école des sourds-muets compte présenter 6 candidats. Ce qui n’encourage pas nos candidats, c’est qu’après la 6ème année ils n’ont pas où aller. Il n’y a pas de collèges pour eux. Tu es admis, tu n’es pas admis, c’est la même chose. Donc, c’est ce qui décourage beaucoup nos candidats. Beaucoup ont quitté l’école comme ça. En début d’année, l’effectif total des élèves en 6ème année était de 13, mais aujourd’hui, il n’en reste que 6. Mais malgré tout ça, nous comptons présenter des candidats avec la direction communale de l’éducation de Kaloum ».

Par ailleurs, le directeur a laissé entendre que les cours ont connu un retard dans l’exécution des programmes. « La rénovation de notre école pendant 2 mois a eu un sérieux coup sur l’état d’avancement des programmes. C’est pourquoi on n’a pas totalement achevé les programmes. Présentement, je leur donne plus de leçons, nous travaillons sur des sujets susceptibles de venir à l’examen. Néanmoins, nous sommes de 75 à 80% d’exécution », a expliqué Youssouf Keita.

Youssouf Keita, directeur général de l’école des sourds-muets de Boulbinet

Poursuivant, le directeur a indiqué les difficultés rencontrées par les candidats sourds-muets dans les centres d’examen. « Vous savez, nous suivons aussi le programme national d’enseignement comme les autres. La seule différence, c’est notre façon de communiquer. Nous, nous communiquons en signe. C’est ça un peu le problème. À l’examen, les surveillants ne connaissent pas les signes. Ce qui fait que nos candidats rencontrent beaucoup de difficultés dans les centres d’examen. Le problème est qu’on recopie seulement les sujets au tableau. Si c’est pour ceux qui n’ont pas de problèmes d’audition, on lit d’abord 3 fois pour eux, mais pour les sourds-muets, ce n’est pas le cas. En plus, à la correction, il doit y avoir des spécialistes pour les enfants sourds-muets. Quel que soit le niveau d’un sourd-muet, il ne pourra pas écrire correctement comme un autre qui entend normalement. Nous, nous utilisons des phrases courtes, pas longues parce que la langue des signes n’est pas articulée. En plus, nous ne sommes pas associés à la correction. Donc, ce sont entre-autres problèmes rencontrés par nos candidats à l’examen. Mais quand même, l’école arrive toujours à avoir des admis. L’année passée nous avons eu 6 admis sur 10 candidats », a fait savoir monsieur Kéita.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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