Incendie dans une maison à la T6 (Conakry) : « on n’a rien pu sauver », pleurent les victimes

En début de soirée hier, lundi 30 mai 2022, un grave incendie s’est déclaré dans une maison de 5 chambres, située non loin du rond-point de la transversale numéro 6 (T6), dans la commune de Ratoma. Le feu n’a causé aucune perte en vie humaine ; mais, il a quasiment consumé tout le contenu de la maison. Seules une cuisinière et une bouteille de gaz qui se trouvaient dans la cuisine ont pu être sauvés de la fureur des flammes.

Selon les informations confiées à un reporter que Guineematin.com a dépêché sur place, cet incendie est d’origine électrique. Il aurait été causé par un court-circuit survenu au niveau du boitier. Et, il a consumé tous les biens des deux familles qui habitent ce grand bâtiment.

Aïssata Traoré, étudiante

« Nous étions assis derrière la cour en train de puiser de l’eau, c’est là-bas que mon jeune frère est venu me dire qu’il y avait du feu dans la maison. Aussitôt, nous sommes venus pour tenter de sortir les choses (les biens), mais le feu était si fort qu’on a rien pu faire. Nous avons fait sortir les enfants qui étaient dans la maison pour nous mettre derrière la cour. Malgré l’aide des voisins, on n’a rien pu sauver. Nous avons appelé les sapeurs-pompiers à 18 heures, mais c’est aux environs de 21 heures qu’ils sont arrivés sans eau dans leur camion. Alors les jeunes du quartier, en colère, les ont lapidés. Donc, ils sont repartis en trombe. Nous avons beaucoup perdu. De l’argent, nos habits, nos documents, tout est parti en fumée. Par exemple, moi j’ai un examen de sortie lundi prochain, mais tous mes cahiers ont été consumés. Mes petits frères font le BAC et l’examen d’entrée en 7ème, mais tous nos effets sont partis en fumée, même une aiguille on a pas pu sauver », a expliqué Aïssata Traoré, l’une des victimes de cet incendie.

De la maison, il ne reste plus qu’un mur noirci par les flammes. A l’intérieur, on aperçoit çà et là des habits brûlés ou encore des tôles qui jonchent le sol recouvert d’objets calcinés. Oumar Sylla, le locataire du premier appartement de cette maison, ne peut que se remettre à Dieu. Il a tout perdu.

Oumar Sylla, une des victimes de l’incendie

« J’étais aux environs de Kipé lorsqu’on m’a appelé pour me dire qu’il y a le feu chez moi. Alors, je me suis précipité pour rentrer. Malheureusement, avec les embouteillages, je suis arrivé un peu tard et j’ai trouvé que toute la maison était en feu. Heureusement, les voisins se sont mobilisés pour faire ce qu’ils ont pu, sinon les dégâts seraient plus importants que ça. Pratiquement rien n’a été sauvé, sauf au niveau de la cuisine où il y avait une cuisinière et une bouteille de gaz. C’est ce qui a pu être sauvé. On s’en remet à Dieu, ça ne va pas être facile, mais en tant que croyants, on se remet à Dieu. Il n’y a pas eu mort d’homme, mais très sincèrement il faut que les autorités prennent des dispositions par rapport à ça. Parce que ce sont des choses qu’on ne peut pas admettre. Car, s’il y avait un peu de sérieux, on pourrait beaucoup limiter les dégâts. Hier, j’étais au service quand un collègue m’a appelé pour me dire qu’il a perdu son frère et toute sa famille dans un incendie. Mais, je ne m’attendais pas que le soir-là même, qu’un incendie se reproduise chez moi… On va dire que ce sont des accidents ; mais, quelque part, lorsque les installations ne sont pas révisées dans les vieilles maisons, on peut toujours s’attendre à des situations comme ça », a-t-il dit avec désolation.

Mamadou Yaya Petel Diallo pour Guineematin.com

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