Siguiri : le ministre Moriba Alain Koné instruit « des poursuites contre les entrepreneurs » qui ont construit le palais de justice

Moriba Alain Koné, ministre de la justice et des Droits de l’Homme

En séjour à l’intérieur du pays dans le cadre de l’immersion gouvernementale, le ministre de la justice et des droits de l’homme, Moriba Alain Koné, s’est rendu hier, lundi 30 mai 2022, dans la préfecture de Siguiri. Sur place, il a visité le palais de justice. Et, l’état de dégradation de cette infrastructure récemment construite par l’Etat a suscité sa colère. Il a d’ailleurs demandé au parquet d’instance de Siguiri d’engager des poursuites judiciaires contre les entrepreneurs qui ont exécuté les travaux dudit palais. Moriba Alain Koné a même demandé que ce dossier soit transféré à la CRIEF (cour de répression des infractions économiques et financières) si le parquet du tribunal de première instance de Siguiri n’est pas en mesure de le prendre en charge, rapporte le correspondant de Guineematin.com à Siguiri.

Parmi les éléments qui ont irrité Moriba Alain Koné au palais de justice de Siguiri, il y a la dégradation très poussée du carrelage et les innombrables fissures sur les murs de cette infrastructure. Pour lui, il est inconcevable que l’Etat finance des milliards de francs guinéens pour des infrastructures qui ne tiennent pas.

Moriba Alain Koné, ministre de la justice et des Droits de l’Homme

« Aujourd’hui, avec le changement amorcé, nous voulons que tout change. Et, vous constaterez qu’il n’existe pas détenu politique aujourd’hui, il y a plusieurs cas de grâce par le président de la République. A date, nous sommes à 770 personnes graciées ? Tout va changer, c’est pourquoi il y a la CRIEF ; et, il y a un dossier de la CRIEF ici. Parce qu’on ne peut pas comprendre que des milliards soient engagés par l’Etat dans un bâtiment (palais de justice), et après 3 à 4 ans qu’on constate que ce bâtiment est dégradé. Il y a une question de garantie. Pour moi, il faut prendre des mesures urgentes, engagés des poursuites contre ces entrepreneurs. Et, si vous ne pouvez pas, transférez à la CRIEF », a martelé Moriba Alain Koné.

Le ministre de la justice a mis à profit cette visite pour demander aux officiers de police judiciaire (OPJ) d’aller en profondeur dans les dossiers concernant les violences basées sur le genre. Il a aussi dénoncé le fait pour les agents de réclamer des frais de convocation aux citoyens.

Moriba Alain Koné, ministre de la justice et des Droits de l’Homme

« Il a été demandé à tous les ministres de se rendre à l’intérieur pour constater concrètement ce qui se passe dans les services déconcentrés. Le but, c’est de toucher du doigt à la réalité, c’est aussi pour nous une occasion de voir comment les enfants sont protégés, comment les femmes sont protégées dans les commissariats et les gendarmeries. Toutes les violences faites aux femmes, on en a fait moins, on dit aux victimes d’aller régler à l’amiable, c’est n’est pas normal. Nous voudrions demander aux OPJ d’aller en profondeur ; et, s’il y a une infraction, de déférer… On fait aussi payer des convocations aux citoyens. Une convocation n’est pas à payer », a dit Moriba Alain Koné.

De Siguiri, Bérété Lancei Condé pour Guineematin.com

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