Aboubacar Biro Soumah : « les sanctions de la CEDEAO sont nécessaires pour mettre la Guinée sur les rails »

Aboubacar Biro Soumah, président du parti pour le progrès et le changement (PPC)

Les réactions continuent de se faire entendre après le meurtre de Thierno Mamadou Diallo, l’élève de 19 ans tué par balle mercredi dernier à Conakry, à l’occasion de heurts entre des jeunes qui manifestaient contre la hausse du prix du carburant en Guinée et des agents des forces de l’ordre. Le président du PPC (Parti pour le progrès et le changement), Aboubacar Biro Soumah, a abordé cette actualité au cours de l’assemblée générale hebdomadaire de sa formation politique, ce samedi 4 juin 2022. Il a condamné « énergiquement cet assassinat », mais aussi les propos de ceux qui font croire que sortir manifester est synonyme d’aller se faire tuer.

« Les poumons de la démocratie, l’essence de la démocratie, ce sont les manifestations. Parce que la démocratie, c’est le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. C’est par les manifestations que le peuple peut  s’exprimer pour dire : cet acte que vous avez pris n’est pas bon. Parce que le peuple n’a pas accès directement aux dirigeants, c’est à travers la presse et les manifestations qu’il peut s’exprimer. Partout ailleurs, c’est comme ça. Si on n’a pas la volonté de blesser quelqu’un, de tuer quelqu’un, je pense bien qu’il n’y aura pas de victimes. Mais on ne peut pas associer l’exercice d’un droit à l’assassinat. Les deux sont diamétralement opposés. Tous ceux qui disent que les gens sortent pour se faire tuer sont de mauvais Guinéens.

Tous ceux qui  assimilent les manifestations à des tueries sont de mauvais Guinéens. Ce sont des personnes de mauvaise foi. Sinon la manifestation est un droit sacré, même la charte de la transition, en son article 8, cela est prévu. C’est également prévu dans la charte des Nations unies, celles de l’Union africaine et de la Cedeao que la Guinée a ratifiées. Mais comment peut-on dire que la manifestation est synonyme de mort ? C’est grave pour ceux qui le disent. Donc, nous condamnons énergiquement l’assassinat de ce jeune », a déclaré ce leader politique, ajoutant qu’il ne croit pas aux promesses tenues par le ministre de la sécurité et de la protection civile et le procureur général près la Cour d’appel de Conakry.

Pour le président du PPC, tout cela rend nécessaires les sanctions attendues de la CEDEAO, qui tient un sommet extraordinaire ce samedi même à Accra, au Ghana. Des sanctions qui, selon lui, permettront de remettre la Guinée sur les rails. « Les sanctions, ce n’est pas de notre volonté, mais c’est nécessaire. Ce n’est pas de notre volonté, parce que ça va se répercuter sur la population. La précarité de notre population va s’accentuer. Mais on ne peut pas les empêcher, parce que ces sanctions sont nécessaires. Elles permettront à la Guinée d’être sur les rails et de retourner à l’ordre constitutionnel dans un bref délai.

Ce n’est pas le CNRD qui a créé la Guinée, ce n’est pas le CNRD qui va faire la Guinée. Ce sont les Guinéens qui vont faire la Guinée. C’est pourquoi, nous soutenons les actions de la Cedeao, en tant que membres fondateurs de cette institution. Tout ce que la Cedeao va entreprendre, nous PPC, nous les soutenons. Nous sommes derrière la Cedeao, parce que nous voulons que notre pays sorte de ce système antidémocratique, de ce système communiste, ce système machiavélique qui règne dans notre pays depuis l’indépendance jusqu’à nos jours », a dit Aboubacar Biro Soumah.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com 

Tel : 620589527/664413227

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