Maison d’arrêt de Dinguiraye : le ministre de la justice libère neuf 9 détenus (les raisons)

Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme a procédé à la libération conditionnelle de 9 détenus, des mineurs accusés de vol, de la maison d’arrêt de Dinguiraye. Pour maître Moriba Alain Koné, il faut des indices pour qu’il y ait détention. C’était dans la journée d’hier, dimanche 05 Juin 2022, dans le cadre de l’immersion gouvernementale, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

En tournée à l’intérieur du pays depuis trois semaines dans le cadre de l’immersion gouvernementale, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme s’est entretenu avec le personnel de la justice de paix de Dinguiraye. Il s’est ensuite rendu à la maison d’arrêt locale pour s’enquérir des conditions de détention des personnes en conflit avec la loi.

Là, le constat est amer. Plusieurs personnes étaient détenues pour des infractions mineures et sans preuves réelles, apprend-on. Ainsi, neuf (9) présumés voleurs, en majorité des mineurs, ont été libérés en attendant la programmation de leur procès. Moriba Alain Koné leur a demandé de rentrer chez eux et de venir répondre à l’appel de la justice à chaque fois que le besoin se fera sentir.

« Notre vision est de ne pas détenir avant de procéder à des vérifications. Pour qu’il y ait détention, il faut qu’il y ait des indices, des éléments très importants et que l’infraction soit grave. C’est la raison pour laquelle j’ai ordonné la libération conditionnelle de neuf détenus qui ne méritaient pas d’être détenus de façon préventive. En justice, tout n’est pas procédure, tout n’est pas sentence, tout n’est pas détention ».

Parlant des conditions d’alimentation des détenus, le chef de département de la justice a déploré le fait que l’État débloque de gros moyens pour une bonne alimentation dans les prisons mais que le résultat de ces dépenses ne soit pas satisfaisant.

À Dinguiraye par exemple, sur 43 prisonniers, la cuisinière ne reçoit que 2 tonnes de riz par trimestre et 300 000 GNF comme prix de sauce par mois, soit 10 000 GNF par jour. « C’est vraiment préoccupant, quand on sait tous les gros moyens que l’État débloque pour la prise en charge alimentaire de ces détenus. Nous avons compris que le contrat avec les sociétés auxquelles l’État a confié l’alimentation des détenus n’est pas bien exécuté. C’est ce qui va nous amener à demander à ces sociétés de nous rendre compte pour qu’on sache qu’est-ce qu’elles font de l’argent qu’on leur paie. Nous ne pouvons pas continuer à engager l’argent de l’État dans ce qui n’est pas bien rendu », a-t-il déclaré.

Pour terminer, Maître Moriba Alain Koné a invité le personnel de la justice à changer les mauvaises habitudes afin de donner l’image qu’il faut à la justice guinéenne.

Dinguiraye, Ibrahima Diakité pour Guineematin.com

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