Mohamed Keita, taxi-motard de profession, a été reconnu coupable d’abus de confiance portant sur 3 motos au préjudice de son employeur Amadou Barry. Le tribunal de première instance de Mafanco l’a reconnu coupable hier, mardi 7 juin 2022, à 6 mois d’emprisonnement et au remboursement des engins « détournés », a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Appelé à la barre, Mohamed Kéita a reconnu les faits mis à sa charge. « Oui monsieur le président, je reconnais les faits. Amadou Barry m’a donné une première moto toute neuve. Il m’a dit de travailler de 8 heures à 18 heures. Mais, quelques temps après, j’ai été arrêté à 3 heures du matin par des bandits qui me l’ont retirée. Après ça, Amadou Barry a acheté une deuxième moto qu’il m’a donnée. Il m’a dit de travailler pour rembourser la première moto. Mais, puisque ma maman était à Bamako au Mali, j’ai vendu cette deuxième moto pour aller la rejoindre. Je ne sais comment j’ai pu faire tout ça. Si tout ça m’est arrivé, c’est indépendamment de moi. Je demande à Amadou Barry de me pardonner. C’est quelqu’un qui voulait vraiment m’aider ; mais, je ne sais pas ce qui m’est arrivé », a soutenu le prévenu Mohamed Keita.
Appelé à son tour à la barre, Amadou Barry a donné sa part de vérité dans cette affaire. Il a expliqué devant le juge Mohamed Sangaré que le prévenu avait bien l’intention de le nuire. « Mohamed Keita et moi, nous travaillions ensemble. C’est dans ça qu’il m’a dit de l’aider à avoir une moto pour travailler. J’ai acheté une moto toute neuve pour lui donner. On s’est dit qu’il va travailler de 8 heures à 18 heures pour une recette d’un million de francs guinéens par mois. On a écrit ça, il a signé. Peu après, il vient me dire qu’il a été arrêté à 3 heures du matin et la moto lui a été retirée. Il s’est mis à pleurer devant moi. Je suis allé m’endetter pour acheter une seconde moto pour lui donner afin qu’il puisse rembourser la première moto. Là aussi, il s’est engagé non seulement à payer la première moto mais aussi à me verser un million de francs guinéens par mois. Quelque temps après, j’apprends qu’il a voyagé, alors qu’il n’avait pas honoré ses engagements. La personne avec laquelle j’ai pris la dette a porté plainte contre moi à la gendarmerie où j’ai pris l’engagement de payer à ce dernier son argent par tranche de Cinq cent mille francs guinéens. C’est dans ça qu’on m’a appris que Mohamed Keita est de retour. Quand on s’est vus, il s’est mis encore à pleurer, me demandant de l’aider. J’ai encore acheté une troisième moto que je lui ai donnée. Mais, cette fois-ci, au lieu de me verser un million de francs guinéens par mois, je lui ai dit de verser Cinq cent mille francs guinéens et en même temps de chercher à payer les deux premières motos. On est restés deux mois, il n’a pas honoré ses engagements. J’ai décidé finalement de porter plainte contre lui à l’escadron mobile de Wanindara », a-t-il raconté.
Plus loin, Amadou Barry a réclamé qu’il soit remboursé à la hauteur des dépenses effectuées. « Je vous demande d’ordonner qu’il me paie en tout 17 millions de francs guinéens à titre principal et trois millions de francs guinéens à titre de dommage et intérêt », a-t-il plaidé.
Dans ses réquisitions, le procureur a dit que les faits sont avérés. Pour la répression, il va requérir la condamnation de Mohamed Kéita à un an de prison ferme et au paiement d’un million de francs guinéens d’amende.
Finalement, le tribunal a déclaré Mohamed Kéita coupable des faits d’abus de confiance. Il a écopé d’une peine de 6 mois d’emprisonnement et au paiement d’une amende de Cinq cent mille francs guinéens. Ensuite, Mohamed Kéita est condamné au paiement de 17 millions de francs guinéens à titre principal en faveur d’Amadou Barry, et au paiement de trois millions de francs guinéens à titre de dommages et intérêts.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
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