Mois de l’enfant en Guinée : des mineures livrées à la vente à la sauvette à Conakry

Le mois de juin est consacré à l’enfance à travers le monde. Alors que des actions et des plaidoyers sont faits pour l’épanouissement des mineurs, les mauvaises pratiques persistent en Guinée. De nos jours, de nombreux enfants sont devenus « des sources » de revenu pour certaines familles démunies. Ils sont exposés à tous les risques parce que forcés parfois à se livrer à la vente de la sauvette dans les grandes villes. La situation est alarmante, notamment au marché ENCO 5, dans la commune de Ratoma, a constaté une journaliste Guineematin.com a dépêché sur place.

Dans ce marché situé en haute banlieue de Conakry, on peut voir plusieurs enfants, plateau sur la tête, écouler différentes marchandises surtout à cette période de vacances Ils peuvent profiter de l’embouteillage pour revendre leurs articles sans se soucier de leur sécurité.

M’Hawa Sylla, élève de la 4ème année, rencontrée avec un plateau d’eau minérale sur la tête, cherche des clients au marché Enco 5, ce jeudi 09 juin, 2022. Interrogée, elle dit avoir abandonné l’école pour le moment pour revendre de l’eau pour sa maman. « Je vends de l’eau pour ma maman au marché. J’étudiais, mais actuellement je n’étudie plus, mon père m’a fait sortir de l’école en me disant qu’il va m’inscrire dans une autre école. Donc, ma maman me donne de l’eau glacée à revendre pour elle au marché de Enco 5. Parfois, des personnes mal intentionnées me volent mon argent. Parfois, je peux faire une vente pouvant aller jusqu’à 30 000 GNF par jour. Quand j’ai quitté l’école, je faisais la 4ème année au groupe scolaire Albert de Monaco ».

Par ailleurs, la mineure sollicite l’aide des bonnes personnes afin qu’elle poursuive ses études. « Je demande aux personnes de bonnes volontés de m’aider à convaincre ma mère afin que je continue mes études et non pour faire du commerce au marché. Parce que je veux continuer mes études », a lancé M’Hawa Sylla.

Kadi Camara, écolière en classe de 4ème année, vendeuse ambulante, dit faire cette activité pour aider sa mère. « Je suis élève de la 3ème année au groupe scolaire Rouguiatou Barry. Je revends des sachets d’eau glacée pour maman. C’est elle-même qui me donne ça à revendre pour l’aider, mais elle ne m’oblige pas à le faire. Je revends 40 000 GNF par jour », dit-elle.

Même son de cloche chez Oumou Hawa Bah, élève de la 3ème année au groupe scolaire Hadja Hadiatou Barry, qui aide sa maman volontairement. « Je revends cette eau pour ma maman, ce n’est pas elle qui me charge de le faire, je revends cette eau de mon propre gré pour l’aider, parce que je vois mes amies aider leur maman à revendre, voilà pourquoi je fais pareil pour aider ma mère », soutient-elle.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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