Amendement du cadre légal des médias : l’Association des médias pour les droits humains en Guinée organise un atelier à Conakry

Pour amender le cadre légal de la presse en République de Guinée, l’Association des médias pour les droits humains en Guinée (AMDH) réunit des journalistes et des juristes à Conakry. Lancé dans la matinée de ce lundi, 13 juin 2022, cet atelier national se poursuivra dans un réceptif hôtelier de Conakry jusqu’au mercredi prochain.

Avant d’ouvrir les travaux, Yamoussa Sidibé, journaliste et membre du CNT, est revenu sur l’intérêt pour les professionnels des médias et des défenseurs des droits de l’homme de revoir les  différents textes de loi régissant la presse en Guinée.

Yamoussa Sidibé

« Le thème de cet atelier est très important puisque les résultats qui seront issus des travaux seront des outils à la disposition du CNT dans le cadre de son travail législatif. C’est vrai que la loi doit protéger le journaliste mais la loi ne doit pas absoudre les fautes du journaliste. Il faut que le journaliste comprenne ses responsabilités et les contours de son travail pour qu’il puisse le pratiquer avec aisance et avec ce que l’exige le métier, c’est-à-dire contribuer à l’apaisement de la société et parfois même apaiser les rancœurs et les ressentiments. Mais également communiquer et faire en sorte que les autres communiquent à travers lui. Cette rencontre vient au bon moment. Nous journalistes nous exigeons beaucoup généralement. Nous voulons que les juges soient beaucoup plus tolérants, que les textes sur la presse soient conformes et appliqués sur le terrain. Quoi de plus normal ! Tout cela exige qu’on apprenne des deux côtés la nécessité d’agir dans l’intérêt de la société », a déclaré le porte-parole du CNT.

Le représentant du département de la communication et de l’information, Boubacar Azoka Bah, le Directeur national adjoint de la communication et de relation avec les médias, a exprimé toute sa joie de prendre part à cet atelier.

« La révision de la Loi organique L/2010/02/CNT du 22 juin 2010 portant liberté de la presse en Guinée, afin qu’elle soit actualisée et adaptée aux enjeux du secteur de la communication figure en bonne place des objectifs à atteindre par ma Direction…Je suis très heureux de constater que cet atelier prévoit également des discussions et des amendements des projets des Statuts et Règlement intérieur du nouvel organe d’autorégulation des médias guinéens », a expliqué Azoka Bah.

Présent à l’ouverture de cet atelier, le Procureur général de la République, Alphonse Charles Wright a noté le rôle positif que joue la presse dans la communauté.

Alphonse Charles Wright, procureur général près la Cour d’Appel de Conakry

« Vous contribuez tant bien que mal à l’apaisement du climat social même à la prévention des infractions. Parce qu’un journaliste qui communique avec sa responsabilité sociétale est celui-là qui parfois tant bien que mal, fait passer des messages de paix. Ces messages de paix dissuadent d’éventuels candidats, qui souvent sont orientés à des entreprises qui peuvent conduire à la commission des infractions », a-t-il dit avant de promettre de prendre une part active aux travaux d’amendement de ces textes législatifs.

Chaïkou Baldé, le Président de l’Association des médias pour les droits humains (AMDH) est revenu sur l’objectif de cet atelier qui regroupe 30 participants venus des associations de presse, des représentants des organisations des droits de l’homme et des juristes.

Chaïkou Baldé, Président de l’Association des médias pour les Droits humains

« L’objectif de cet atelier est de parvenir à concevoir et élaborer un projet d’amendement du cadre légal régissant la presse guinéenne à soumettre au Conseil national de la transition pour adoption. En organisant cet atelier, nous avons donc tenu compte des réalités liées à la pratique et à l’exercice du métier de journalisme en Guinée, des difficultés auxquelles ce métier est confronté, les défis et les enjeux du moment. Nous nous sommes dit qu’il ne faut pas rester les bras croisés et attendre que les bonnes choses nous tombent du ciel. Souvent nous nous plaignons de l’application de nos textes de loi qui régissent la presse, comme la L 002 qui est incomplète et qui a amené injustement, beaucoup de confrères en prisons », a expliqué Chaïkou Baldé qui a renouvelé sa confiance à l’ensemble des participants à travailler sérieusement pour sortir des textes adaptés à la réalité et à l’évolution de la presse guinéenne.

Cet atelier qui touchera aux différents textes de loi sur la presse, ouvert ce lundi 13 juin 2022, a été organisé grâce à l’appui de Reporters sans frontière et se déroulera pendant trois jours.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45 

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