Kankan : « plus de 80 cas de viols enregistrés au premier semestre 2022 » (autorités)

La région de la Haute Guinée est frappée par une hausse inquiétante des cas de viols. Plus de 80 cas de viols, notamment sur des mineures, ont été enregistrés au premier semestre de l’année 2022. C’est ce qu’a confié au correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture, Mohamed Keita, responsable chargé des questions d’enfance à l’inspection régionale de l’Action sociale de Kankan.

Le phénomène inquiète plus d’un dans la région. On note une explosion des cas de viols, notamment sur des petites filles. C’est ce qu’a indiqué Mohamed Kéita de l’inspection régionale de l’Action sociale de Kankan.

« Le constat sur les enfants de la région est amer et écœurant à différents niveaux. Dans nos communautés, on constate l’évolution du nombre de viols comme les statistiques le démontrent. En 2021, pour toute la région de Kankan, on a enregistré 64 cas de viols. Mais seulement au premier semestre de 2022, a plus de 80 cas dont 71 sur mineures », a révélé notre interlocuteur.

Poursuivant, Mohamed Keita a donné les raisons de cette augmentation vertigineuse des cas de viol. Il pointe du doigt l’implication de certaines personnes dans les procédures judiciaires contre les auteurs des viols, et la corruption de certains officiers de la police judiciaire (OPJ).

Mohamed Kéita

« Sur les plus de 80 cas de viols, peu sont déférés au niveau de la justice suite à l’ingérence de certaines personnes dans les procédures, mais aussi de la mauvaise volonté de certains Officiers de police judiciaire dans la gestion des cas. Parce qu’ils priment la négociation au détriment de l’application de la loi, mais également la banalisation du viol sur mineure par les communautés. Vous pouvez le constater dans les communautés, au lieu de soutenir une victime de viol ou combattre l’auteur du viol, c’est le contraire qui se réalise. On stigmatise la victime du viol, pour renforcer sa douleur. C’est ce qui renforce la récidive, c’est ce qui amène d’autres aussi à commettre les mêmes crimes. Aujourd’hui, nous avons une démission totale de la population sur la question de la protection des enfants », a martelé Mohamed Kéita.

De Kankan, Souleymane Kato Camara pour Guineematin.com

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