Abou Chérif lynché à Mandiana : le juge de paix, Ibrahima Camara, accuse la gendarmerie de complicité

Ibrahima Camara, juge de paix de Mandiana

Comme annoncé précédemment, Abou Chérif, un jeune originaire de la préfecture de Dabola, a été battu à mort lundi dernier, 20 juin 2022, par des jeunes en colère dans les locaux de la justice de paix de Mandiana. Il a été lynché à coups de machettes, de bâtons et de pierres pour venger Hawa Diakité, une jeune femme tuée samedi dernier dans la sous-préfecture de Kantoumanina, une localité située à 18 kilomètres de la commune urbaine de Mandiana. Mais, dans un entretien accordé à Guineematin.com peu de temps après l’exécution sauvage d’Abou Chérif, le juge de paix de Mandiana, Ibrahima Camara, a accusé la gendarmerie de complicité dans cet horrible assassinat.

« Depuis le matin, j’ai appelé partout, le préfet, le maire… Le préfet a signé une réquisition de l’armée ; mais, j’ai tout fait, personne n’est venu. Quand j’ai appelé la police et la gendarmerie, ils m’ont dit qu’ils protègent leurs locaux. Ainsi, ils ont abandonné la justice. Et pire, c’est la gendarmerie qui a dit aux manifestants de venir à la justice, que l’assassin se trouve là-bas », a expliqué le juge Ibrahima Camara.

Justement, les jeunes venus de Kantoumanina sont allés à deux reprises ce lundi dans les locaux de la gendarmerie pour chercher Abou Chérif dont ils tenaient à se payer la tête. Et, c’est après la gendarmerie qu’ils se sont rendus à la justice de paix pour hurler leur colère et exiger qu’on leur livre ce détenu. Ils ont manifesté au moins une heure avant de faire irruption dans le bureau du juge Ibrahima Camara pour y extraire Abou Chérif et le lyncher dans la cour. Mais, aucun agent de la police ou de la gendarmerie n’y est intervenu pour disperser cette foule et éviter ce meurtre odieux.

A noter que c’est après cet horrible crime que l’armée est intervenue pour jouer au ‘’médecin après la mort’’. Les militaires ont dispersé la foule à coups de sommation et ont interpellé certains individus qui se trouvaient sur les lieux.

A suivre !

De Mandiana, Mamady Konoma Keïta pour Guineematin.com

Tel: 625 81 03 26

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