Grève du Syndicat de la monnaie éclectique : le mot d’ordre relativement suivi à Conakry

Oumar Diallo, chargé aux comptes du syndicat de la monnaie électronique de Guinée

La grève de 3 jours lancée par le Syndicat de la monnaie électronique (SAMEL GUINÉE) a débuté dans la journée d’hier, lundi 20 juin 2022, sur toute l’étendue du territoire national. La démarche vise à protester contre la nouvelle grille tarifaire des opérateurs qui joue sur leur revenu. Rencontré par un reporter de Guineematin.com, au terme de son périple dans les différents points de vente de la capitale, Oumar Diallo, chargé aux comptes du SAMEL, a dressé le bilan de la journée et annoncé les perspectives.

Dans son intervention, Oumar Diallo a tout d’abord rappelé les raisons de cette grève. « Nous partons en grève parce que nous n’avons pas trouvé gain de cause lors des deux dernières années, et nous n’avons pas aussi baissé les bras. Il y a toujours des points de revendication, qui n’ont pas été résolus, qui refont surface. Avec leur nouvelle grille tarifaire là, de réduction jusqu’à 50% pour les clients, cela a fortement impacté nos commissions. Donc, le SAMEL-Guinée (syndicat de la monnaie électronique) a lui-même essayé d’élaborer son propre plan tarifaire que nous avons distribué dans l’ensemble du pays, afin que les points de vente puissent s’en servir pour avoir un peu dans l’activité. Mais la société a estimé que c’est inacceptable. On n’a pas obtenu gain de cause. C’est ainsi que la base a finalement décidé d’aller en grève ».

Plus loin, Oumar Diallo a fait savoir que des préavis de grève avaient été déposés sans pour autant connaître des avancées. « On a écrit des lettres d’information et une lettre de préavis qu’on a déposée au niveau de la direction d’orange money Guinée. Dans ça, on n’a pas eu de suite favorable. Comme on avait déposé une lettre à la Primature, à la banque centrale et à la présidence, ainsi que le conseil national de la transition et l’ARPT, la banque centrale nous a appelé en premier lieu. Elle nous a écouté avant d’écouter la société Orange aussi. La banque a également réuni tous les deux à savoir Orange Guinée et SAMEL Guinée. Lors de nos pourparlers, on avait présenté 5 points de revendication : levée de la suspension de nos collègues (parce que quand on a appliqué la grille tarifaire qu’on avait distribuée, la société a menacé de suspendre tout point de vente qui appliquerait cette grille tarifaire). Deuxièmement, faire apparaître l’identité du client à la confirmation, l’arrêt de prélèvement de 18% de taxe TVA sur nos commissions et la création d’une plate-forme multi-acteurs entre la société Orange et les distributeurs », a-t-il expliqué.

Parlant du suivi de la première journée de grève, Oumar Diallo a dit que si des agents indépendants ont respecté la consigne, d’autres par contre, qui sont dépendants de leurs fournisseurs, ont bravé l’interdiction pour diverses raisons.

« La grève a débuté ce lundi. Depuis le matin, je suis sur le terrain pour voir l’effectivité. La consigne qu’on a donnée est d’ouvrir les points de vente pour ne pas que la fermeture totale impacte d’autres activités. Car, on ne peut pas demander à un point de vente de fermer pendant que ce n’est pas Orange money seulement qu’il fait dedans. Donc, ils peuvent ouvrir et faire d’autres services. Mais dire que c’est ouvert et les gens continuent à faire Orange money, je n’ai pas fait ce constaté d’abord. Par contre j’ai été appelé par certains de mes collègues qu’il y a des opérations dans certains kiosques. Ça, ce sont les points de vente qui sont dépendants parce que vous savez, il y a des points de vente qui sont dépendants et d’autres indépendants. Eux, ils dépendent de leurs fournisseurs. Ils sont payés par mois donc tous les jours comptent pour eux. Quand ils ferment, ça affecte leur revenu mensuel. S’ils ferment pendant ces 3 jours, il se peut qu’on les remplace par quelqu’un d’autre. Donc, c’est face à cette menace-là qu’on a décidé de ne pas leur mettre la pression pour nous suivre. C’est pourquoi certains parmi eux sont en train de travailler », a-t-il laissé entendre.

Pour finir, notre interlocuteur a fait savoir que si rien n’est fait, le syndicat ira loin, en changeant de stratégie. « C’est la troisième grève et la société refuse toujours de nous écouter. Si durant ces trois jours de grève on n’obtient pas gain de cause, nous allons revenir à la base et la base va statuer pour la suite… ».

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

Facebook Comments Box