Lynchage d’un jeune à Mandiana : un des accusés meurt en prison à Kankan

L’un des accusés du lynchage d’Abou Chérif, le jeune homme tué par une foule en colère le 20 juin dernier à Mandiana, est mort. Kani Brema Diallo a rendu l’âme ce samedi, 25 juin 2022, à la Maison centrale de Kankan, où il était détenu depuis quelques jours. Selon ses proches, le jeune homme de 28 ans, marié et père de 2 enfants, a succombé aux bastonnades que les agents de sécurité lui auraient administrées lors de son interpellation.

Selon Samba Diallo, frère du défunt, c’est à 1 heure du matin, dans la nuit du vendredi à ce samedi, que Kani Brema Diallo a trouvé la mort à la Maison centrale de Kankan. Il soutient que ce sont les violences que les agents de sécurité lui ont fait subir lors de son interpellation à Mandiana qui ont conduit à sa mort. « Avant-hier, quand je suis allé le voir, il m’a dit qu’il souffrait énormément, suite aux bastonnades que les militaires lui ont administrées à Mandiana, et qu’il ne pouvait même pas manger. Hier, il m’a dit que ça va de mal en pis.

J’ai alors demandé aux gardes pénitentiaires de nous permettre de l’envoyer à l’hôpital, mais ces derniers m’ont dit qu’ils ont des agents de santé qui s’occupaient de lui. Pourtant, le détenu m’a dit que ces comprimés ne servaient à rien. On a tout fait pour qu’ils nous permettent de l’emmener à l’hôpital pour une prise en charge, mais les agents ont dit qu’il faut l’autorisation du procureur de la République, sinon ce n’est pas possible. Et ce matin, on m’a appelé pour m’annoncer sa mort », a-t-il expliqué, ajoutant que d’autres détenus dans ce dossier sont aussi malades.

« Mon jeune frère, Kani Brema Diallo, alias Fakai n’était pas le seul à se plaindre. Les conditions de détention de nos jeunes qui sont en prison ne sont pas du tout bonnes. Parce qu’ils ont tous été sévèrement battus à Mandiana avant d’être ici Kankan, et on ne prend pas soin d’eux comme il se doit. Je détiens actuellement même les ordonnances d’une autre dame qui est parmi eux. Elle est aussi très malade, mais on refuse qu’elle parte à l’hôpital pour se faire soigner. Nous craignons que ce qui est arrivé à mon frère n’arrive à d’autres personnes » alerte Samba Diallo.

Joint au téléphone, le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Kankan, Daouda Diomandé, a confirmé le décès de ce prisonnier, sans donner des précisions sur les circonstances de sa mort.

De Kankan, Souleymane Kato Camara pour Guineematin.com

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