Le RDIG (Rassemblement pour le développement intégré de la Guinée) va prendre part au dialogue politique, dont l’ouverture est prévue lundi prochain, à Conakry. C’est le président du parti, Jean Marc Telliano, qui l’a annoncé dans un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com hier, samedi 25 juin 2022. Selon lui, sa formation politique ira exprimer aux autorités ses préoccupations par rapport à la conduite de la transition.
« C’est avec une satisfaction que nous avons accueilli le rétropédalage du gouvernement. Avant même que le Premier ministre n’ait rectifié le tir, nous, nous avions décidé d’y participer. Parce que le cadre de concertation, en son paragraphe 2, disait que ça allait aboutir à la mise en place du cadre de dialogue. C’est ce qui nous a animés en conseil politique, et après une longue concertation au sein de mon bureau, de décider d’y participer. Maintenant, ça a été une très bonne chose que le Premier ministre ait rectifié le tir pour inviter l’ensemble des Forces vives à se retrouver autour de la table pour parler de la chose commune qui est la Guinée.
Donc, il n’a appliqué que la loi. Parce que la loi dit que c’est le Premier ministre qui est le président du cadre de dialogue. Je ne peux pas comprendre qu’un Premier ministre donne des instructions pour l’ouverture d’un cadre de dialogue et que le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, dans son communiqué, parle encore de concertation. Mais heureusement, le tir a été rectifié. Nous allons nous présenter lundi et dire nos préoccupations. Parce que personne ne veut que cette transition échoue », a indiqué l’ancien ministre du président Alpha Condé.
Initialement, ce dialogue devait s’ouvrir vendredi. L’ouverture a été reportée au lundi, en raison du fait que plusieurs coalitions politiques ont décliné l’invitation qui leur avait été adressée par le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, estimant que le cadre qui leur est proposé n’est pas celui qu’ils ont sollicité. Mais, le président du RDIG, lui, ne pose aucune condition préalable pour participer à ce dialogue. Pour lui, l’essentiel est que les autorités acceptent de discuter avec la classe politique autour de la conduite de la transition.
« Mieux vaut critiquer que d’être dans une opposition catégorielle. Moi, je ne suis pas opposé au CNRD. Je ne suis pas opposé au gouvernement. Mais je suis opposé aux décisions unilatérales. Ça, c’est la chose publique, la transition est politique. On ne peut pas faire une transition sans les politiques. Les militaires, c’est dans les casernes ; c’est à nous le pouvoir. C’est nous qui serons candidats demain. Ce n’est pas un Mamadi Doumbouya qui va être candidat demain. Ce sont les politiques qui doivent être candidats. C’est vrai qu’ils sont venus pour une refondation ; mais, ils ne sont pas là pour un développement », a dit ce leader politique, qui espère que cette fois sera la bonne.
« Mon souhait est qu’ils (les militaires au pouvoir) soient à l’écoute des politiques, qui ont quand même assumé des hautes fonctions dans ce pays. L’expérience que nous avons, ils n’en ont pas. Qu’ils acceptent au moins nos conseils. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Nous allons apporter notre modeste contribution pour vraiment la réussite de la transition, pour qu’ils sortent la tête haute. Mais, pour le moment, nous allons d’abord écouter. Il y a un adage africain qui dit qu’on ne refuse pas un appel. Mais, c’est quand nous verrons ce qui est après l’appel que nous allons faire nos propositions. Au sortir de la rencontre, nous tirerons les conclusions », a dit Jean Marc Telliano.
Mohamed Guéasso DORE pour Guineematin.com
