Aboubacar Soumah du GDE sur le dialogue politique : « nous sommes sceptiques »

Aboubacar Soumah, président du parti GDE (Guinée pour le développement et l'équilibre)

Comme annoncé précédemment, le Premier ministre, Mohamed Béavogui, a procédé au lancement ce lundi, 26 juin 2022, au lancement du  »dialogue politique inclusif et sincère » avec les acteurs politiques et sociaux à Conakry. Mais, le discours du chef du gouvernement de Transition, quoique imbibé de bonnes intentions pour aplanir les divergences, a laissé plusieurs acteurs politiques sur leur faim.

En tout cas, au sortir de cette rencontre, Aboubacar Soumah, président du parti GDE (Guinée pour le développement et l’équilibre), a dit être  »sceptique » jusqu’à la mise en place d’un véritable cadre de dialogue, rapporte Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A en croire ce leader politique, le présent cadre de dialogue est une belle initiative dans la mesure où le Premier ministre a pris ses responsabilités pour inviter l’ensemble de la classe politique à se retrouver autour d’une table pour discuter les modalités pratiques tendant à rendre opérationnel un cadre de dialogue inclusif. Mais, certaines réalités du moment laisse présager un  »échec » du dialogue qui vient d’être amorcé.

« Nous avons dit au Premier ministre que vous ne pouvez inviter les leaders politiques ou les partis politiques dont les leaders sont en prison. Vous ne pouvez pas non plus inviter les leaders politiques dont les leaders trouvent leurs maisons cassées ou qui sont poursuivis par de façon injustifiée, notamment Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré,  Kassory Fofana, Damaro Camara et autres qui sont en prison sans savoir pourquoi ils sont en prison. Qu’on aime ou pas, il y a 183 partis politiques en Guinée. Mais, les principaux partis politiques ne dépassent pas 10. Et dans les 10 les grands partis, il y a le RPG, l’UFDG, l’UFR. Si ces grands partis ne sont pas au tour d’une table de dialogue aujourd’hui, ce dialogue est voué à l’échec à l’avance. Il faut avoir le courage de le dire », a dit Aboubacar Soumah.

Selon le leader du parti GDE, le Premier ministre a demandé aux partis politiques de décliner des propositions par rapport à la mise en place d’un cadre de dialogue sincère, transparent, honnête et inclusif. Mais, ces déclarations de bonnes intentions de Mohamed Béavogui le laisse sceptique.

« Il ne sert à rien de créer des problèmes dans notre pays. Si nous devons nous asseoir discuter de nos problèmes pour aplanir nos incompréhensions, nous nous pensons que c’est la voix la plus audible, la plus utile pour l’ensemble des guinéens… Maintenant, nous attendrons le discours final du PM. C’est ce discours là qui nous orientera et qui nous dira s’il faut continuer ou pas. Mais en tout état de cause, les partis politiques que nous sommes et société civile qui sont présents dans la salle, nous voulons tous un cadre de dialogue sincère sous la méditation de la CEDEAO, des partenaires techniques et financiers, pour que les conclusions qui sortiront de ce dialogue soient garanties et soient exécutoires sur le terrain de manière à ne pas tromper, comme on a connu les concertations ou les dialogues passés… C’est vrai, le Premier ministre a eu le courage de tenir un discours responsable, un discours rassembleur. Il a eu le courage de dénoncer ce qui n’a pas marché. Et donc, nous sommes plus ou moins rassurés. Mai, en tant qu’intellectuels, nous sommes sceptiques aussi. Parce que les déclarations sont abondantes en Guinée, mais souvent cela contredit la réalité du terrain. C’est pourquoi nous aimerions suivre jusqu’à la fin pour voir ce qu’ils disent et ce qu’ils veulent faire. Si le faire et le dire ne font pas dans une certaine harmonie, nous tirerons toutes les conséquences politiques de manière responsable. Nous avons demandé la libération de nos collègues qui sont en prison, nous avons demandé que ceux qui ont les maisons cassées, qui ont leurs maisons récupérées d’utiliser la justice et de leur retourner dans leurs droits. Nous ne demandons pas de ne pas continuer de récupérer les biens, non plus de ne pas inquiéter ceux qui ont pris les deniers publics. Mais, il faut aller sur la base de la justice, de manière équitable, juste et transparente. Il ne sert à rien d’arrêter quelqu’un,  de le foutre en prison et commencer à chercher des preuves », a martelé Aboubacar Soumah.

Mohamed Doré, Amadou Baïlo Batouala Diallo, Fatoumata Diouldé Diallo, Aissatou Sadio Bah et Mamadou Baïlo Kéita suivent la rencontre à l’hôtel Kaloum pour Guineematin.com

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