Des candidats au hadjj 2022 en colère à Conakry : « il ya trop de corruption »

Réunis au centre islamique de Donka de plus près de semaines (pour certains) en attente de leur départ pour la Mecque, plusieurs candidats au hadj 2022 ont fait part de leur ras-le-bol hier, lundi 27 juin 2022. Ils ont manifesté pour dénoncer « la corruption » et le « favoritisme » entretenus par ceux qui sont en charge de dresser les listes pour le départ des pèlerins. Ils ont aussi exigé du secrétariat général des Affaires religieuses leurs passeports et leurs visas pour se rendre au lieu saint de l’islam afin d’accomplir leur pèlerinage, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Boubacar Siddy Diallo est venu du Sénégal pour s’inscrire en Guinée pour le hadj à la Mecque. Mais, malgré ses efforts, il est encore bloqué au centre islamique de Donka. Et, c’est avec un cœur meurtri qu’il voit chaque jour des convois de pèlerins quitter ce centre sans lui. Il dénonce de la « magouille » dans la composition des groupes de départ.

Aboubacar Siddy Diallo, candidat au pèlerinage

« J’ai quitté le Sénégal pour effectuer mon pèlerinage à la Mecque. Nous avons payé de l’argent depuis un mois, nous avons fait toutes les formalités. Chaque jour, ils nous disent : c’est demain [le départ pour la Mecque]. Nous détenons tous les dossiers. Ils ont appelé les candidats de Siguiri, plus de 200 personnes, qui ont uniquement voyagé aujourd’hui. Ils ne font que magouiller ici. Nous attirons l’attention de la haute autorité sur cet état de fait. Il ne faut pas payer notre argent pour effectuer notre pèlerinage et qu’on nous triche. Nous sommes là, plus de 200 personnes, en attente », a dit Boubacar Siddy Diallo.

De son côté, Aïssatou Bah a déjà fait plus de 10 jours au centre islamique de Donka où elle attend impatiemment qu’on lui annonce son jour de départ. Mais, elle a jusque-là, elle n’a été bercé que de patience. Et, aujourd’hui en colère, elle dénonce la « corruption » qui gangrène le système.

« Mes enfants ont décidé cette année de m’envoyer à la Mecque. J’ai fais plus de 10 jours au centre islamique de Donka. C’est la ligue qui nous envoie. Mais, on ne comprend rien. Moi je n’ai pas eu un appui. Ils ont envoyé plusieurs personnes de notre groupe. Je suis là avec d’autres candidats. Les gens qui ont reçu notre argent nous ont rassuré que nous allons partir. Mais, on n’a rien vu. Certains disent que nous irons le mercredi. Nous prions les nouvelles autorités de nous aider. Nous qui sommes là, on dort ici, on ne va nulle part. Il y a trop de corruption dans ce système », a dit madame Aissatou Bah, laissant couler des larmes de désespoir sur son visage.

Venu assister sa belle-mère, Mohamed Lamine Fofana, assure que la manifestation est la seule solution face à ce qui se trame dans le choix des groupes de départ.

Mohamed Lamine Fofana, marchand domicilié à Sanoya

« Je suis là pour accompagner ma belle-mère qui doit voyager pour la Mecque. Cela fait une semaine qu’on est là. On a tout fait ; mais, jusqu’à présent, il n’y a pas de solutions. Les gens de la présidence viennent au beau matin avec leurs visas et ils partent. Nos mamans sont là, en train de souffrir, et elles ne vont pas. C’est pourquoi on a manifesté notre colère pour dénoncer le comportement des responsables qui nous traitent mal. Ils ont promis qu’il y a deux convois demain, après 14 heures. Mais, on ne pas sûr de ça. Nous demandons au secrétaire général des affaires religieuses de faire la liste. Ils disent que les visas sont finis. Et, ils vont faire 500 visas la nuit-là. S’ils ne nous aident pas, on va manifester. Car, c’est ça notre solution », a dit Mohamed Lamine Fofana.

Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

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