La nouvelle a surpris plus d’un. Deux pèlerins guinéens ont été arrêtés en possession de faux visas à Médine, en Arabie Saoudite. La police des frontières s’est rendu compte que ce ne sont pas leurs noms qui figuraient sur les visas délivrés par les autorités saoudiennes. Une situation étonnante qui suscite beaucoup d’interrogations. Et à Conakry, les autorités religieuses rejettent toute responsabilité dans cette fraude.
Joint au téléphone par Guineematin.com, Dr Edouard Sagno, le directeur de cabinet du secrétariat général des affaires religieuses, a indiqué que ces faux visas ne sont pas sortis de leur système.
« On nous a fait parvenir une copie des visas incriminés. Et on a cherché dans notre système, on a trouvé qu’ils ne sont pas sortis de chez nous, parce que ces noms ne sont pas dans notre manifeste. Maintenant, est-ce qu’ils ont embarqué à travers nos convois ou est-ce qu’ils sont partis par d’autres moyens ? Nous-mêmes, on cherche à le savoir. Parce qu’il faut savoir aussi que tous ceux qui arrivent à la Mecque ne partent pas forcément avec les pèlerins guinéens », a-t-il expliqué, avant de préciser qu’il y a plusieurs manières de faire un faux visa.
« Un faux visa, c’est un visa qui a été traficoté. Quand vous prenez le visa de quelqu’un, parce que la personne est peut-être analphabète, vous le filmez avec votre téléphone, après vous allez travailler dessus : vous enlevez le nom de la personne et vous mettez le nom de quelqu’un d’autre, et vous vous arrangez en sorte que le jour où la personne doit voyager, que vous vous voyagez avant, on appelle cela faux visa. Mais il faut savoir que chaque visa a un numéro. Donc, quand vous arrivez à la Mecque, il faut que vous soyez dans notre système ici à Conakry.
Parce que deux personnes ne peuvent pas avoir le même numéro de visa. 4527 pèlerins guinéens, ça veut dire 4527 visas. Donc, dès que vous traficotez un seul visa, on va se rendre compte que vous avez fait du faux », a dit le directeur de cabinet du secrétariat général des affaires religieuses. Pour lui, ceux qui accusent les autorités religieuses de Guinée d’être responsables de cette fraude sont soit mal informés ou de mauvaise foi.
« Le visa américain qui est le plus sécurisé, il y a des gens qui cherchent à le traficoter. C’est pareil pour le visa français. A Paris, on a arrêté des Guinéens devant moi, des gens avec qui j’ai voyagé dans le même vol, on leur a dit qu’ils ont des faux visas. Et maintenant, quand il s’agit du visa saoudien, certains accusent le secrétariat général des affaires religieuses, il faut être honnête », a dit Dr Edouard Sagno.
Selon nos informations, les deux pèlerins arrêtés avec de faux visas seront expulsés. Ils ne pourront donc pas participer au hajj 2022 aux lieux saints de l’islam.
Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com
