Aïcha Nanette Conté à la clôture du mois de l’enfant : « ceux qui feront subir des MGF aux enfants s’exposent à des poursuites »

Aïcha Nanette Conté, ministre de la promotion féminine, de l'enfance et des personnes vulnérables

La célébration du mois de l’enfant touche à sa fin en Guinée. A cette occasion, la ministre de la promotion féminine, de l’enfance et la protection des personnes vulnérables, madame Aïcha Nanette Conté, a procédé hier, mardi 28 juin 2022, au lancement des journées portes ouvertes dédiées aux enfants de Guinée, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui a assisté à cette cérémonie.

Après avoir remercié et félicité le Président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya, le CNRD, le Premier ministre Chef du gouvernement, les partenaires techniques et financiers pour leur soutien et accompagnement, Madame la ministre de la promotion féminine, de l’enfance et la protection des personnes vulnérables, a mis en garde contre toutes les personnes qui seraient tentées d’exciser les filles.

« La fin du mois de juin ne veut pas dire que nos interventions doivent s’arrêter. Nous amorçons les vacances et c’est l’occasion pour certaines personnes de faire subir à nos enfants de pratiques néfastes, les mutilations génitales féminines. Je dis ici haut et fort, quiconque se serait tenté de faire subir de telles violences sur nos filles, sera recherché et traduit devant la loi et traité comme les auteurs de viol sur nos jeunes filles », a averti Aïcha Nanette Conté.

Mais cette mise en garde ne concerne pas que les exciseuses, ceux qui ouvrent des orphelinats sans remplir les conditions, sont priés de s’abstenir.

« A l’occasion de ce mois de l’enfant en Guinée, j’ai visité plusieurs orphelinats à travers le pays. Dans l’ensemble, ils sont bien tenus. La Direction de l’enfance assure des visites périodiques et des assistants sociaux et même, nous passons sur les lieux. Depuis la malheureuse histoire enregistrée à l’orphelinat d’Akouna Mataka, des formations sont données aux encadreurs et tenanciers des orphelinats pour que chacun soit interpellé sur ses responsabilités. Encadrer des enfants qui n’ont pas de père, ni de mère, c’est d’abord une mission de l’Etat. Donc, nous n’allons pas les abandonner. Je voudrais exhorter les orphelinats qui ne sont pas dans les conditions de se mettre en règle. Il faudrait que chacun puisse prendre ses responsabilités et s’aligner. Si vous ne pouvez pas tenir correctement un orphelinat. Ce n’est pas la peine d’en ouvrir », a dit la ministre de la promotion féminine, de la l’enfance et de la protection des personnes vulnérables.

De son côté, le Directeur national de l’enfance, Akoï Guilavogui, a énuméré les actions menées par le département à l’occasion de ce mois de l’enfant.

Akoï Guilavogui, Directeur national de l’enfance

« Il y a eu le lancement des activités du mois de l’enfant en Guinée, à partir de Kankan, par le Premier ministre Chef du gouvernement, Mohamed Béavogui.  Il y a eu des actions de solidarité menées par Madame la ministre de la promotion féminine et de l’enfance, à l’endroit des enfants vulnérables. Elle s’est rendue à l’hôpital régional de Kankan où elle a apporté des kits pour les nouveaux nés et des enfants à situation de nutrition difficile. Elle a aussi apporté des soutiens dans certains centres, notamment les pensionnaires des orphelinats et aussi un centre qui accueille des enfants handicapés. A Labé, elle a rendu visite des orphelinats et des centres d’accueil. Mais aussi des structures qui collaborent avec nous. C’est le cas des services de police, le tribunal pour enfants. C’est le cas également à Kindia, où des familles et personnes nécessiteuses ont bénéficié la solidarité et le soutien du département. Le 16 juin, à l’occasion du mois de l’enfant africain, il y a eu lancement de la campagne nationale contre les violences faites aux enfants. Et la clôture aujourd’hui, c’est la synthèse du mois de l’enfant où tous les partenaires, à travers un seul document, vont lire les avancées actuelles, les défis et les solutions proposées. Ce, en vue de permettre à Madame la ministre de faire le plaidoyer auprès des autres départements et structures impliquées pour qu’on aille plus vite dans l’accomplissement des engagements de la Guinée. Ce qui permettra de mettre fin aux violences faites aux enfants d’ici 2025 », a rappelé le Directeur national de l’enfance.

Présent à la rencontre le représentant de l’UNICEF à la cérémonie, Dr Adama Ouedrago, après avoir salué les innovations et les avancées en matière de protection de l’enfant en Guinée, a réitéré l’engagement de son institution à accompagner le pays dans sa mission de protection des enfants.

Dr Adama Ouedrago

« Je réitère l’engagement de l’UNICEF à accompagner les services du ministère de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables pour améliorer le dispositif de protection des enfants en République de Guinée », a-t-il déclaré.

Dans une intervention très brillante, la Présidente du parlement des enfants, Mariama Diallo, a appelé le gouvernement et l’ensemble des acteurs impliqués à faire une mobilisation citoyenne pour la protection des enfants contre toutes les formes de violence et particulièrement le viol sur les mineurs et les mariages précoces.

Honorable Mariama Diallo, Présidente du parlement des enfants

Un appel qui colle parfaitement avec le thème de cette année, intitulé : « Éliminer les pratiques néfastes affectant les enfants : Progrès en matière de Politiques et de Pratiques depuis 2013 ».

Avec la mise en place de plusieurs instruments juridiques et outils, notamment, la ratification des conventions internationales sur les protections des enfants, l’adoption du code de l’enfant, tribunal pour enfant et l’office national de protection du genre, de l’enfance et des mœurs (OPROGEM), la Guinée s’illustre parmi les meilleurs du continent en matière de prévention et de protection des droits des enfants.

Parmi les partenaires présents à cette cérémonie, on notait entre autres l’UNICEF, Plan-Guinée, Child fund, les Villages d’enfants et plusieurs ONG locales qui accompagnent le gouvernement dans sa politique de protection des droits des enfants. Cette cérémonie, journées portes ouvertes qui va se poursuivre jusqu’au 30 juin 2022, a été marquée par la visite des stands par les officiels et les partenaires techniques et financiers.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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