« Je suis foncièrement contre les 10 mois », a réagi Thierno Saïdou Diakité, consultant sport, suite à la prorogation du mandat du Comité de normalisation (CONOR) de la Fédération guinéenne de football. Dans un communiqué publié hier, la FIFA a annoncé avoir prolongé le mandat du CONOR pour 10 mois, jusqu’au 30 avril 2023. Pour cet observateur du football guinéen, rien ne justifie cette décision de l’instance dirigeante du football mondial. « Ça ne se justifie nullement. Ni financièrement, ni matériellement. Ça ne se justifie nullement pas », a déclaré Thierno Saïdou Diakité, dans un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com hier, vendredi 1er juillet.
« Moi, je pensais qu’ils allaient proroger pour 3 ou 4 mois pour permettre au CONOR de mettre en place les organes juridictionnels et les différentes commissions pour permettre la tenue de l’assemblée. Mais 10 mois, c’est un peu trop par rapport à ce qui reste à faire », soutient ce consultant sportif, qui ne comprend d’ailleurs pas pourquoi le CONOR n’a rien fait jusque-là, en ce qui concerne le renouvellement des instances dirigeantes de la Fédération guinéenne de football (FGF).
« Je suis un peu surpris que depuis le 1er décembre, date à laquelle ils ont été installés par la FIFA, jusqu’au mois de juin, le CONOR ne s’est occupé que de la gestion courante du football. On n’a pas songé à mettre en place la commission électorale, la commission de recours, la commission de discipline et les organes juridictionnels pour que ces organes puissent statuer sur la qualité des membres statutaires qui vont prendre part à l’assemblée élective de la fédération ».
Récemment, le président de la Ligue guinéenne de football professionnel (LGFP) a fait une sortie fracassante. Le général Mathurin Bangoura avait laissé entendre que les clubs pourraient refuser de laisser leurs joueurs rejoindre l’équipe nationale locale pour disputer les éliminatoires du CHAN 2023. Mais Thierno Saïdou Diakité ne souhaite pas qu’on n’en arrive pas là. Il souhaite que les membres statutaires trouvent une autre stratégie pour faire réduire la durée du mandat du CONOR.
« J’ai suivi le général Mathurin qui dit qu’ils vont faire un veto pour que les joueurs des clubs ne puissent pas intégrer l’équipe locale. Moi, je souhaite qu’on n’en arrive pas là. Parce que de toutes les façons, c’est le pays que l’équipe locale va représenter. Et je souhaite qu’on trouve un modus vivendi avant le mois d’août pour permettre à notre pays de rencontrer le gagnant du match Sénégal-Liberia. Je souhaite que les membres statutaires écrivent à la FIFA pour leur demander de revoir la durée du mandat du CONOR. Ce que le CONOR doit faire pour préparer les élections, en 2 ou 3 mois, on peut le faire. Moi, je le dis en connaissance de cause.
J’ai été membre de la commission éthique qui a géré le contentieux issu de la CAN 2019, et on était sur la voie de préparer les élections pour l’assemblée générale élective. En moins de 2 mois, nous avons fait ce qui est demandé au CONOR. On a mis en place la commission électorale, la commission de recours, la commission de discipline, et on a fait les appels à candidatures. On était sur le point d’aller vers l’organisation de l’assemblée générale lorsqu’il y a eu des quiproquos dans l’interprétation des textes juridiques qui gèrent le fonctionnement de la fédération. Donc, ce qui est demandé au CONOR, on peut le faire au maximum en 3 mois », a dit ce consultant sportif.
Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com
