CEDEAO : la Guinée reste sous la menace de sanctions économiques et financières

Colonel Mamadi Doumbouya, président du CNRD, président de la Transition

Les autorités guinéennes se sont frotté les mains pour cette fois, mais elles ne sont pas encore tirées d’affaires. Car ce n’est qu’un nouveau sursis que la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) a accordé à la Guinée, à l’issue de la 61ème session ordinaire de la conférence des chefs et d’Etat et de gouvernement tenue hier, dimanche 3 juillet 2022, à Accra, au Ghana. Conakry doit revoir la durée de la transition (fixée à 36 mois et rejetée par la CEDEAO) avant la fin de ce mois. Sinon, le pays s’exposera à des sanctions économiques et financières, mais aussi à d’autres sanctions ciblées contre ses dirigeants. C’est ce qu’a annoncé le président de la commission de la CEDEAO sortant, Jean Claude Kassi Brou, rapporte l’envoyé spécial de Guineematin.com à Accra.

 

« Les autorités de la transition ont proposé 36 mois de transition, les chefs d’État ont rejeté cette proposition et demandé un nouveau chronogramme. Pour la paix et la stabilité dans le pays, Ibn Chambas a lui-même décidé de ne plus être médiateur de la Guinée. L’ancien président du Bénin, Thomas Yayi Boni, a été désigné comme le nouveau médiateur en Guinée. Le sommet espère que le dialogue ouvert par le Premier ministre permettra aux différentes parties de s’entendre. Le sommet a demandé au nouveau médiateur de prendre contact avec les autorités de la Guinée pour parler des questions de la transition, notamment le délai du chronogramme avant la fin du mois de juillet 2022. Sinon des sanctions économiques et financières seront imposées au pays, et les sanctions individuelles seront étendues à d’autres personnes », a fait savoir Jean Claude Kassi Brou.

Contrairement à la Guinée, le Mali et le Burkina Faso (deux autres pays dirigés par des juntes militaires), eux, sont désormais sur la même longueur d’onde que la CEDEAO. C’est pourquoi, le sommet des chefs a décidé de lever les sanctions économiques et financières qui étaient imposées au Mali, même si les sanctions ciblées contre les militaires restent maintenues. Le sommet a levé aussi les sanctions économiques et financières qui étaient prises contre le Burkina Faso, après que la junte au pouvoir a accepté de réduire la durée de la transition de 36 mois à 24 mois.

Depuis Accra (Ghana), Abdoulaye N’koya SYLLA, envoyé spécial pour Guineematin.com

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