Arrestation brutale de Foniké Menguè et Cie : leurs avocats « outrés » par l’argument du parquet général

Pour justifier la violence qui a caractérisé l’interpellation de Foniké Menguè, Djanii Alfa et Mamadou Billo Bah, le parquet général près la Cour d’appel de Conakry a laissé entendre que les leaders du FNDC ont refusé d’obtempérer. Ce qui aurait poussé les agents de sécurité à user de la force pour exécuter les instructions qu’ils ont reçues. Mais cet argument ne passe pas chez les avocats des activistes interpellés et conduits en prison. Ces derniers se disent « outrés » de voir la justice tenter de justifier de tels agissements.

« La manière dont nos clients ont été interpellés est inacceptable. Elle n’est pas acceptable aux yeux de toute personne qui a un minimum de penchant pour ce qu’on appelle un Etat de droit. Quelles que soient les faits pour lesquels un citoyen est poursuivi, on doit respecter la régularité de la procédure, mais respecter les droits humains.

On a été assez outrés de voir qu’en Guinée, on a encore des arguments pour valider les actes de torture qu’ils ont subis, en disant que c’était un refus d’obtempérer. Soit on est dans une République où on respecte les droits humains ou alors on est dans une grosse jungle. Et il faut regarder la vérité en face », a déclaré Me Halimatou Camara, membre du collectif des avocats des trois leaders du FNDC.

Après 48 heures de garde à vue dans les locaux de la direction centrale de la police judiciaire, Oumar Sylla, alias Foniké Menguè (coordinateur national du FNDC), Alpha Midjaou Bah, alias Djanii Alfa (responsable de la citoyenneté active du FNDC), et Mamadou Billo Bah (responsable de la mobilisation et des antennes du FNDC), ont été conduits à la Maison centrale de Conakry, ce jeudi 7 juillet 2022.

Le parquet du Tribunal de première instance de Dixinn a inculpé le rappeur et les deux activistes de la société civile pour « outrage à magistrat et injures publiques », avant de les placer sous mandat de dépôt dans la plus grande prison du pays. Le dossier étant orienté en flagrant délit, leur procès s’ouvre demain, vendredi, devant cette juridiction.

Malick Diakité pour Guineematin.com

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