Tabaski dans la Guinée profonde : rareté de véhicules à la gare routière de Bambeto

C’est désormais une coutume pour plusieurs citoyens résidents à Conakry de partir célébrer l’Aïd El Kebir (ou Tabaski) en famille, dans leurs villages. Et, cette année, ils ne comptent pas déroger à cette pratique et se priver de ce voyage qui sonne comme un pèlerinage pour beaucoup. Déjà, ils sont très nombreux ceux qui ont pris d’assaut les routes de la Guinée profonde dans l’espoir de célébrer la fête de Tabaski en communion dans leurs villages. Mais, ils sont aussi nombreux ceux qui se trouvent bloqués dans les différentes gare routière de Conakry en attente d’un véhicule de transport en commun prêt à embarquer des passagers.

A la gare routière de Bambéto (dans la commune de Ratoma) où un reporter de Guineematin.com s’est rendu ce jeudi, 07 juillet 2022, plusieurs citoyens y sont encore massés. Ils peinent à trouver de véhicules pour l’intérieur du pays, d’autant plus que les chauffeurs ont revu à la hausse le prix du transport.

Cheick Édouard, élève

« Je suis là depuis tôt le matin, aux environs de 7 heures. Mais, jusqu’à présent (11 heures), je ne vois aucun véhicule pour Pita. Il y a assez de monde, mais il n’y a pas de véhicule. Tout le monde est là, mais on ne fait qu’attendre. On ne voit rien. A cela s’ajoute l’augmentation du tarif qui est passé de 200 000 francs à 250 000 francs. Mais, malgré qu’on ait augmenté le tarif, on ne voit pas de véhicule. Je ne pense même qu’on pourra avoir de véhicule très tôt pour aller fêter chez nous. Il y a un grand monde ici. Vous-mêmes vous avez constaté, les gens sont ici partout avec leurs bagages », a fait remarquer Cheick Édouard, un jeune élève qui veut rallier Timbi Madina.

Arrivé à cette gare routière depuis l’aube, Mamadou Saïdou Bah souhaite rallier la préfecture de Pita pour fêter avec sa famille. Mais, avec l’ambiance qui règne actuellement sur place, il commence à perdre espoir.

Mamadou Saidou Bah, transitaire

« Je suis arrivé ici depuis l’aube, mais on n’a vu ni taxi, ni minibus. Il n’y a pas de véhicules. Pour l’instant, je n’ai pas d’espoir que je pourrai avoir de véhicule. Si je ne gagne pas de véhicule, je serai obligé de fêter ici tout seul ; parce que  ma famille est déjà partie au village. C’est vraiment très difficile que je fête tout seul ici. C’est dur pour moi et je suis vraiment déçu comme ça. Je n’ai pas envie de prendre le risque d’aller à moto avec la nouvelle route et la pluie. Mais, je vais voir s’il y a des amis qui iront pour que j’aille avec eux, au cas je n’arrive pas à avoir de véhicule », a dit Mamadou Saïdou Bah, un jeune transitaire.

Au niveau de la ligne Conakry-Mali (Yembering), des citoyens essoufflés par la longue attente sont assis à même le sol. Aucun véhicule n’y est présent. Et, Hamidou Fofana, chef de ladite ligne se montre fortement embarrassé par cette situation. Mais, il rassure que le prix du transport n’a pas encore changé.

Hamidou Fofana, chef de la ligne Conakry-Mali

« Au niveau de notre ligne ici, nous sommes en manque criard de véhicules. Les bus qui étaient là sont remplis et sont partis, alors qu’il y a beaucoup de passagers qui attendent ici. On a envie de chercher d’autres véhicules, mais on ne trouve pas. Tous ceux que vous voyez assis ici, à même le sol, sont des passagers. Mais, il n’y a pas de véhicules. Nous n’avons rien augmenté sur le tarif fixé par le gouvernement. Le transport reste intact. C’est 220 000 francs », a-t-il rassuré.

De son côté, Mamadou Saliou Bah, chef de la ligne Conakry-Labé, tente d’expliquer cette rareté de véhicule par le fait que plusieurs chauffeurs sont bloqués à Labé à cause du manque de passagers pour Conakry.

Mamadou Saliou Bah, chef de la ligne Conakry-Labé

« Cette année est différente des années précédentes. Il n’y a eu un engagement aussi important que celui des années passées. Tout de même, il y a beaucoup de passagers qui veulent aller fêter à l’intérieur qui sont assis ici en train d’attendre ; mais, les véhicules sont bloqués à Labé où il n’y pas de passagers pour venir à Conakry, alors qu’il y en a assez ici au parc de Bambéto. Vous voyez, ceux qui sont assis ici sont des voyageurs pour Labé. Et, quand il y a un véhicule, c’est la bousculade pour y trouver de la place. Ce que le gouvernement avait fixé comme prix reste toujours maintenu ici. 180 000 francs pour les taxis et 150 000 francs les minibus », a-t-il indiqué.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél. : 622919225

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