Importance de la fête de Tabaski : Oustaz Ramadan dit tout à Guineematin.com

Oustaz Mohamed Ramadan Bah, chroniqueur islamique et imam à la Mosquée de Koloma

À quelques heures de la fête de Tabaski, qui marque la fin du Hajj, Oustaz Mohamed Ramadan Bah, Imam au quartier Koloma (dans la commune de Ratoma), a accordé une interview à Guineematin.com pour parler de cette grande fête musulmane. Il est revenu entre autres sur l’importance de la Tabaski, de l’immolation d’un bélier et sur les autres rituels recommandés ce jour.

Décryptage !

Guineematin.com : Quel est l’importance de célébrer la fête de Tabaski ?

Oustaz Ramadan Bah : Cette fête est recommandée par la religion musulmane. Le prophète Mohamed (PSL), quand il a migré de la Mecque vers Médine, il a trouvé que les habitants de Médine fêtaient deux fêtes ou des fêtes. Alors, le prophète (PSL) a dit aux musulmans que Dieu a remplacé ces deux fêtes-là par deux fêtes, la fête de Tabaski et la fête de Ramadan. Donc, la fête de Tabaski plus précisément, puisque c’est d’elle que nous parlons, c’est une fête très importante, puisqu’elle marque la fin du pèlerinage. C’est à cette occasion qu’on doit fêter la fête de Tabaski ou la fête du mouton. Donc, elle est très importante surtout le jour où nous sommes aujourd’hui, le jour d’Arafat. Ce jour est très important, c’est le meilleur jour de l’année. Voilà pourquoi il est recommandé de jeûner ce jour-là. Nous savons que c’est le lendemain de Arafat qui est le jour de la fête de Tabaski. Donc, le musulman doit accorder beaucoup d’importance à cette journée de Tabaski, en faisant des adorations et se méfiant de tout ce qui est interdit par la religion musulmane.

Guineematin.com : le jour de cette fête, comment le musulman doit se préparer pour aller à la prière de la Tabaski ?

Oustaz Ramadan Bah : D’abord, le musulman qui a l’intention d’immoler doit s’abstenir depuis le 1er du mois, c’est-à-dire Dhul Hijja (le mois du pèlerinage), de couper les ongles, de se raser ou de se couper les cheveux. Cela fait partie des surérogatoires de l’immolation. Pour la journée de demain aussi, avant la prière, le musulman doit s’abstenir de manger et de boire s’il a l’intention d’immoler jusqu’après avoir fini de faire l’immolation pour prendre le petit déjeuner. Cela ne s’appelle un jeûne, mais il doit s’abstenir de boire et de manger. Il doit aussi faire le bain rituel (les grandes ablutions). Il doit également porter de beaux vêtements. S’il a des nouveaux, c’est bien ; mais, s’il en n’a pas, il doit porter des vêtements propres. Il doit les parfumer en ce qui concerne les hommes ; mais, les femmes, elles ne parfument pas leurs vêtements. Ensuite faire des invocations (ALLAHOU AKBAR – ALLAHOU AKBAR · LAA ILAAHA ILLAL LAAH Allahou Akbar WA LIL LAAHIL HAMDOU) et prendre le chemin du lieu là où la prière doit se dérouler. Il doit y aller très tôt puisqu’on doit prier très tôt la fête de Tabaski, on ne doit pas retarder cette prière. C’est comme ça que le musulman doit se préparer pour aller aux lieux de prière.

Guineematin.com : Comment le musulman doit aller et revenir de la prière de la Tabaski ?

Oustaz Mohamed Ramadan Bah, chroniqueur islamique et imam à la Mosquée de Koloma

Oustaz Ramadan Bah : Il doit emprunter un chemin à l’aller et emprunter un autre au retour. Donc, on ne doit pas emprunter le même chemin pour l’aller et le retour, on doit changer de chemin. Et si on arrive au lieu de la prière, il n’y a pas de raka’ats (prières surérogatoires) à faire. On y arrive et on s’assoit, à moins qu’il n’y ait de la pluie. Et là, on doit aller prier à l’intérieur d’une mosquée où on doit faire les deux raka’ats pour saluer la mosquée avant de s’assoir. Cela est recommandé. Mais, si c’est dehors, on s’assoit et on fait les invocations. On ne dit rien, on ne fait rien et on ne raconte rien. On fait seulement les invocations jusqu’à l’arrivée de l’imam. S’il arrive, on fait les deux raka’ats et on s’assoit pour écouter le sermon ; après quoi, on retourne à la maison.

Guineematin.com : Après ce retour à la maison, il y a l’immolation. C’est quoi l’importance de cette immolation pour le musulman ?

Oustaz Ramadan Bah : L’adoration la plus aimée ce jour-là (fête de Tabaski), c’est l’immolation. Donc, tous ceux qui ont les moyens doivent immoler une bête, que ce soit un mouton, un bélier, une chèvre, un cabri, un bœuf. Mais, en ce qui concerne le bœuf ou la chamelle, il faudrait qu’il y ait au moins deux (2) à sept (7) personnes. Quand on a les moyens, c’est comme si c’était obligatoire d’immoler une bête tellement que cette recommandation a été prônée, demandée par le prophète (PSL). En tout cas, tout musulman qui a les moyens doit immoler une bête pendant ce jour-là, c’est extrêmement important. Quelque part, le prophète (PSL) a dit « toute personne qui a les moyens et qui refusent d’immoler une bête qu’elle ne vienne pas à la prière ». C’est-à-dire sa prière n’est pas exaucée. Quel que part, il est dit  » quelqu’un qui a immolé une bête aura une récompense qui équivaut aux poils de la bête », les poils qui sont sur la peau de la bête. Et ça, personne ne peut compter les poils qui sont sur la peau d’une bête. On ne peut pas compter ceux qui sont seulement sur l’oreille de la bête, à plus forte raison la bête entière. Donc, la récompense est immense, c’est une occasion qu’il ne faut pas rater ; puisque c’est une fois par an, et si cette année passe, on ne sait pas si on restera en vie jusqu’à l’année prochaine. Il y a aussi quelque chose qui trompe les gens, il y a certaines personnes qui disent par méconnaissance qu’ils n’immolent pas, parce que quand on commence, on ne doit plus abandonner. Cela n’est pas vrai. Par exemple : si cette année on a immolé et l’année prochaine on n’a pas les moyens, Dieu ne nous le reprochera pas. C’est quand on a les moyens. Et, il ne faut pas dire que je commence cette année, je ne dois plus arrêter. Ça ce n’est pas vrai !

Toujours concernant l’immolation, il y a comment partager, distribuer cette viande. D’abord, on ne doit pas la vendre. Pour tous ceux qui participent aux travaux (égorger, dépecer) liés à l’animal, on peut les payer, mais on ne les récompense pas à partir de la viande. On peut leur donner aussi la viande, il n’y a aucun problème (les bouchers par exemple), mais on ne les récompense pas à partir de la viande. C’est interdit. Donc, on ne vend pas cette viande. Ensuite, on doit faire trois parts : la première est pour ceux qui ont immolé, c’est-à-dire c’est pour la maison. La deuxième partie, c’est le sacrifice. Et, la troisième partie, c’est pour offrir aux voisins et aux amis. Donc, ce sont ces trois parties qui existent en ce qui concerne la viande de l’immolation. Et, il est préférable que chacun lui-même immole sa bête, même les femmes peuvent immoler (égorger sa bête). Que chacun immole leurs bêtes! Il n’y a rien d’extraordinaire, il n’y a rien de cracher. Pour immoler, il suffit tout simplement de dire « Bismillah Allahou Akbar », si on peut ajouter « Allahoumma haza minka wa ilayka » tant mieux. Mais, Bismillah Allahou Akbar » immole tout ce qu’on doit immoler du poulet, mais je ne dis pas ici qu’on doit égorger un poulet, non. Ce n’est pas un poulet, mais du poulet jusqu’à là chamelle c’est « Bismillah Allahou Akbar » qui doit égorger. Donc, tout le monde peut égorger. Puisqu’il y a des gens qui disent qu’il y a des choses à lire, donc il y a forcément des gens spécifiques qui doivent immoler, non. Quand on est musulman, c’est fini. Quand on est musulman, on a la foi, on peut dire « Bismillah Allahou Akbar’’ et qu’on a le courage d’égorger, on égorge.  Donc, je viens de dire qu’on ne vend pas cette viande, on ne vend rien même pas les cornes, la peau. Rien ne doit être vendu, sinon ça remet en cause ce qu’on a immolé. C’est ce que je pouvais dire par rapport à l’immolation. Maintenant, après avoir fini d’immoler et distribuer la viande, nous sommes le jour de la fête, il faut adopter de bons comportements. Il faut saluer les voisins, saluer les parents, c’est extrêmement important. Faire des prières, des invocations et si on les moyens, préparer beaucoup de nourriture, faire des sacrifices, surtout qu’on a chez nous beaucoup de gens qui n’ont pas assez de moyens, des pauvres. Il faut avoir pitié d’eux et il faut penser à eux, c’est extrêmement important pour avoir la récompense divine. C’est très bon pendant ce jour-là et pendant toute l’année. Si les enfants aussi peuvent sortir, c’est très bien, c’est joli à voir ; mais, ils doivent s’abstenir de mendier. Partout où ils passent Salimafo, ils doivent abandonner ça ; parce que ce n’est pas une bonne chose. Et, aussi, faire attention, puisque les enfants ne doivent pas se rendre dans des endroits qu’ils ne connaissent pas, puisqu’ils peuvent se perdre ou avoir des accidents. Donc, il faut veiller sur tout ça pour ne pas qu’il y ait de problèmes pendant le jour de la fête.

Guineematin.com : Est-ce qu’il y a des invocations à dire pendant et après le jour de la fête ?

Oustaz Ramadan Bah : C’est toujours la même (ALLAHOU AKBAR – ALLAHOU AKBAR · LAA ILAAHA ILLAL LAAH Allahou Akbar WA LIL LAAHIL HAMDOU. On doit la faire à tout moment, depuis que le mois a commencé jusqu’au 13ème jour du mois. C’est là où le pèlerinage fini totalement, on doit réciter cette invocation.

Mamadou Yaya Petel Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 622 67 36 81

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