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Trafic de « faux médicaments » : 220 conteneurs de produits contrefaits saisis au port de Conakry

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C’est une très importante quantité de « faux médicaments » qui vient d’être saisie au port autonome de Conakry. Les services de sécurité ont mis la main sur 220 conteneurs remplis de produits pharmaceutiques impropres à la consommation, qui étaient destinés au marché guinéen. Ils ont été présentés à la presse ce jeudi, 7 juillet 2022, en présence du ministre de la santé, Dr Mamadou Péthé Diallo, du chef d’Etat-major général des armées, le colonel Sadiba Koulibaly, du Haut-commandant de la gendarmerie nationale, le colonel Balla Samoura, et du procureur spécial près la CRIEF, Aly Touré, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

A cette occasion, le lieutenant Aly Badra Camara, chef de service central de police scientifique et technique de la gendarmerie nationale et chargé des opérations de perquisition des conteneurs à médicaments au port autonome de Conakry, est revenu sur la procédure qui a permis de procéder à cette saisie.

Ali Badra Camara, Chargé des opérations de perquisition des conteneurs à médicament au port autonome

« Tout a commencé par une saisine de M. le procureur spécial près la CRIEF, qui nous a mandatés de mener des investigations par rapport à des conteneurs qui contiendraient des produits pharmaceutiques au niveau du terminal du port conteneurs de Conakry. Donc, en première phase, nous sommes arrivés et avons mis à part tous les conteneurs qui étaient listés par rapport à la saisine.

Nous nous sommes posé une première question : qui a apporté ces conteneurs ? Deux catégories de personnes se sont dégagées. Ceux-là qui avaient l’autorisation d’importer et d’autres qui n’en avaient pas. Pour ceux qui avaient l’autorisation d’importer, nous avons vérifié la nature, la qualité des produits à travers le laboratoire national de contrôle de qualité des médicaments, qui s’est prononcé favorablement par rapport aux importateurs légaux qui avaient l’agrément. Donc, ces conteneurs ont été, sous instruction de M. le procureur spécial, mis à la disposition des importateurs agréés qui ont poursuivi leurs activités.

Pour la deuxième catégorie, notamment ceux-là qui n’avaient pas l’autorisation d’importer, nous avons été très prudents. On a fouillé tous les conteneurs, nous avons fait l’inventaire des produits qui étaient à l’intérieur, nous avons vérifié est-ce qu’il n’y a pas d’éléments qui pourraient être dangereux pour la population en dehors même des produits pharmaceutiques. Au-delà, nous avons procédé à des analyses par rapport aux produits qui ont été retrouvés dans les conteneurs. Et le laboratoire national de contrôle de qualité s’est prononcé par rapport à une certaine partie de ces produits, en disant qu’ils n’étaient pas propres à la consommation », a expliqué le gendarme.

Suite à cela, ajoute-t-il, son équipe a procédé à l’interpellation et l’audition des personnes qui ont importé des produits. « Toute la procédure ainsi que les résultats des analyses que nous avons eu à la fin de nos perquisitions, ont été transportés devant M. le procureur spécial près la CRIEF, qui a l’entière souveraineté quant à la poursuite de ces personnes considérées comme mis en cause par rapport à cette importation illégale de produits pharmaceutiques », a fait savoir le lieutenant Aly Badra Camara, précisant que certaines personnes impliquées dans cette affaire ne sont pas encore interpellées.

De son côté, le procureur spécial près la CRIEF (Cour de répression des infractions économiques et financières) a indiqué que 18 personnes impliquées dans cette affaire de trafic de faux médicaments ont été déférées devant son parquet. Selon Aly Touré, ils ont pour des faits « d’exercice illégal de la pharmacie, d’usurpation de titre et de mise en danger de la personne d’autrui, et d’administration de substances nuisibles à la santé ». Leur procès devrait s’ouvrir le 18 juillet prochain à la CRIEF.

Cette saisie est accueillie avec beaucoup de satisfaction par le ministre de la santé et de l’hygiène publique. Dr Mamadou Péthé Diallo a salué le travail des agents de sécurité, qui a permis d’éviter que ces produits ne se retrouvent sur le marché.

Mamadou Pethé Diallo, ministre de la santé et de l’hygiène public

« Je voudrais d’abord exprimer la satisfaction et la reconnaissance du ministère de la santé et de l’ensemble de nos cadres et nos personnels, mais aussi de tous nos partenaires dans l’exercice de la pharmacie privée. Donc, dire notre satisfaction à l’endroit du CNRD, de son président, et de cette décision historique prise par l’instance suprême de notre pays de donner au ministre de la santé, dans son rôle technique, l’accompagnement nécessaire pour pouvoir s’attaquer à ces problèmes.

Le travail que nous avons vu est un travail professionnel, sérieux et diligent. La saisine a été immédiatement suivie d’effets, et c’est pour ça que nous sommes arrivés à ce résultat (…). Cet effort-là vise à assainir ce marché et à permettre aux professionnels de ce secteur qui ont les autorisations, les compétences, la formation, de pouvoir exercer dignement leur métier mais aussi de contribuer à la santé de nos concitoyens, en permettant à tous les Guinéens d’avoir accès à des produits de médicaments de qualité pour pouvoir se soigner et soigner les personnes qui leur sont chères. Les mesures appropriées seront prises pour éviter que ces produits ne se retrouvent sur le marché », a assuré le ministre de la santé et de l’hygiène publique.

Ces produits pharmaceutiques impropres à la consommation devraient être incinérés ce vendredi 8 juillet, dans la préfecture de Coyah.

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

Tel : +224 622 07 93 59

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