Le Colonel Mamadi Doumbouya veut l’ouverture du procès du massacre du 28 septembre 2009 dans un délai de 2 mois. À l’occasion du conseil des ministres tenu hier, jeudi 14 juillet 2022, il a instruit au nouveau ministre de la justice et des droits de l’homme de tout mettre en œuvre pour l’ouverture de ce procès d’ici le 28 septembre prochain. Cette décision de l’exécutif est accueillie par les ONGs de défense des droits l’Homme. Mais, certaines de ces ONGs souhaitent surtout un processus normal dans ce dossier très sensible pour éviter « un procès bâclé » à la Guinée. C’est le cas de l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH) qui « craint » qu’il y ait une débâcle, alors qu’aucune mesure d’accompagnement n’est encore prise. Notamment le financement du procès qui a pris une envergure internationale.
Interrogé par un journaliste de Guineematin.com ce vendredi, 15 juillet 2022, le président de l’OGDH, Souleymane Bah, a dit être satisfait de la décision du président de la Transition. Mais, il s’est aussi interrogé sur le délai instruit pour l’organisation de ce procès tant attendu.
« Mon sentiment ne peut être qu’un sentiment de satisfaction… Mais, je crains en fait. D’ici le 28 septembre, il nous reste juste 2 mois ; et, il y a des mesures d’accompagnement, c’est-à-dire que les préparatifs doivent se faire avant la tenue de ce procès. Est-ce que ce temps pourra nous permettre d’être prêt à la date qui va être prévue ? Mais, le nouveau ministre étant un juriste aussi, nous pensons qu’il va penser à tout ça et prendre tout son temps pour qu’on ne bâcle pas le procès. Parce que précipiter la tenue, nous craignons qu’il y ait une débâcle. Mais, nous saluons fortement quand-même l’instruction donnée par le président de la République », a-t-il dit.
L’OGDH est l’une des organisations de défense des droits de l’homme en Guinée qui suit ce dossier devant les juridictions depuis quelques années. Et, son président, Souleymane Bah, estime que pour le déroulement de ce procès, les bailleurs de fonds doivent se mobiliser pour son financement.
« En réalité, nous aussi, nous devons nous préparer sérieusement. Parce que le procès demande un financement très important. Ça demande une préparation pour les victimes et les témoins. Ça demande une préparation pour les avocats ainsi de suite. Il y a beaucoup de mesures qui doivent être prises également pour la protection de toutes ces personnes-là qui seront impliquées dans le procès. Donc, c’est un procès qui a pris une envergure internationale. Parce que nous devons être assistés par les grandes puissances, les bailleurs de fonds, pour qu’on puisse vraiment tenir le procès. Donc, je crains que ce temps qu’il a instruit risque d’empêcher la tenue du procès et que si le procès est tenu que ça puisse satisfaire les gens. On veut que ça ne soit pas un procès de façade. Donc, c’est notre crainte », a indiqué Souleymane Bah.
À la question de savoir si les concernés dans ce dossier vont accepter de se présenter au procès, le président de l’OGDH a dit que « la plupart se trouve ici. C’est Dadis qui n’était pas là ; mais, il vient de rentrer il semble. Parce que nous, on ne l’a pas vu. Mais, Dadis avait pris la décision qu’il se mettra à la disposition de la justice guinéenne. Il l’a dit, il l’a promis et donc nous pensons qu’il va tenir sa promesse » a-t-il espéré.
Mohamed Guéasso DORE pour Guineematin.com
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