Charles Wright à la CRIEF : « si le navire n’arrive pas à bon port, nous n’aurons aucune une excuse »

Alphonse Charles Wright, ministre de la justice garde des Sceaux

Dans le cadre de sa prise de contact avec les acteurs de la famille judiciaire, le nouveau ministre de la justice et des droits de l’homme a effectué une visite de courtoisie à la CRIEF, ce jeudi 21 juillet 2022. Alphonse Charles Wright s’est entretenu avec le personnel de cette juridiction spéciale autour de leurs préoccupations dans le cadre de la mise en œuvre de leur mission, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

C’est dans la salle d’audience de la CRIEF (Cour de répression des infractions économiques et financières) que le personnel de cette juridiction a reçu le ministre de la justice et des droits de l’homme. Alphonse Charles Wright est venu non seulement leur rendre une visite de courtoisie, mais aussi recenser les difficultés auxquels ils sont confrontés dans leur travail. Des difficultés que le président de la CRIEF, Noël Kolomou, n’a pas manqué d’énumérer devant le ministre, en compagnie de ses proches collaborateurs.

 

« Après 7 mois de travail acharné, la Cour de répression des infractions économiques et financières, CRIEF, en tant que juridiction stratégique, est confrontée, est confrontée à de réelles difficultés pour son meilleur fonctionnement, dont entre autres : le manque de budget de fonctionnement, le non réajustement du traitement salarial de ses membres, le manque de formation continue, l’inexistence d’une bibliothèque bien fournie, le manque de logements administratifs et de véhicules de service pour tous ses membres, le faible niveau de la sécurité du personnel, le manque de services techniques d’appui ainsi que de groupe électrogène », a dit Noël Kolomou.

Le président de la CRIEF, au nom de l’ensemble du personnel de la juridiction, a demandé au ministre de la justice d’être leur avocat auprès du président de la République dans la recherche de voies et moyens pouvant leur permettre d’être performants dans l’accomplissement de leur mission.

En réponse, Alphonse Charles Wright s’est montré très rassurant. Il a promis de faire face très rapidement à la première préoccupation de la CRIEF. « Dans un court délai, vous serez dotés d’un budget de fonctionnement qui tiendra compte de vos préoccupations », a annoncé le ministre de la justice et des droits de l’homme, acclamé par le personnel de la juridiction. Il a promis aussi que son département va réfléchir sur des mesures incitatives à prendre aux magistrats de tomber dans la tentation.

Toutefois, Charles Wright leur demande de faire en premier lieu leurs obligations professionnelles « qui ne doivent être conditionnées par aucun élément ». Il souligne que si le navire qui consiste à faire de la justice la boussole n’arrive pas à bon port, ce sont les magistrats qui en seront responsables. Car, dit-il, le président de la transition a déjà fait son devoir en nommant 18 ans après un magistrat à la tête du ministère de la justice.

« Le président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya, chef suprême des armées, président du Conseil supérieur de la magistrature, a fini de faire sa part du contrat. Celui de remettre la boussole dans la main des magistrats, dans la main de la famille judiciaire. Ce qui veut dire que si le navire n’arrive pas à bon port, on ne le souhaite pas, nous n’avons pas droit à une excuse.

Pour votre information, M. le président de la transition n’a pas manqué de rappeler que son seul souci aujourd’hui, c’est que la justice fasse son travail sans aucune ingérence politique, sans aucune ingérence quelconque. Cette garantie politique de non ingérence est un facteur décisif dans l’orientation de nos différentes missions », a dit le ministre, qui s’est par ailleurs réjoui de la façon dont la CRIEF travaille jusque-là.

« Nous ne pouvons que nous réjouir du professionnalisme par lequel vous conduisez les débats. Vous avez tout le soutien du ministère de la justice. Nous vous promettons qu’il n’y aura aucune ingérence politique et nous vous promettons que les moyens seront créés et mis à votre disposition », a insisté Alphonse Charles Wright.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

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