Accueil A LA UNE Labé : L’antenne régionale de la CONAREG organise une série d’assemblées publiques

Labé : L’antenne régionale de la CONAREG organise une série d’assemblées publiques

La salle de conférence de l’Association Guinéenne pour le Bien-Être Familial (AGBEF) de Labé a servi de cadre, du 19 au 21 juillet 2022, à une série d’assemblées publiques régionales organisées par l’antenne régionale de la CONAREG, rapporte un correspondant de Guineematin.com en Moyenne Guinée.

Ces rencontres publiques de concertation avec les acteurs régionaux portaient sur « les violences conjugales élargies à la maltraitance des employé(e)s de maison », « la recrudescence du phénomène d’enlèvement et d’exploitation des mineurs » et « l’exclusion des femmes au droit de succession ».

Interrogé, le coordinateur régional de la Coalition Nationale d’Appui à la Réconciliation en Guinée (CONAREG) en Moyenne Guinée, Ismaël Dieng a expliqué que ces assemblées publiques ont été initiées par sa structure, dans le cadre de la mise en œuvre de ses activités sur le terrain.

Ismaël Dieng, coordinateur de l’antenne régionale de la CONAREG en Moyenne Guinée

« Nous avons regroupé pendant 3 jours des acteurs locaux autours des thématiques préalablement indiquées pour informer, sensibiliser les uns et les autres sur ses sujets qui constituent des préoccupations majeures dans la région, compte tenu du nombre important de victimes. Nous avons travaillé de manière à amener les participants à formuler des recommandations qui vont être suivies dans le cadre de leurs mises en œuvre, en vue de parvenir à un véritable changement de comportement », a-t-il indiqué.

Selon des statistiques communiquées aux responsables de l’antenne régionale de la CONAREG par la Maison de Justice de Labé, de 2020 au premier semestre de 2022, 94 cas de violences conjugales y ont été traités dans le cadre d’un règlement à l’amiable.

« Cette donnée représente les cas traités uniquement par la Maison de Justice de Labé. Cela ne veut pas dire que se sont les seuls cas qui ont été enregistrés. Certains sont restés sous silence. Les gens ne viennent pas se présenter pour dénoncer les cas dont ils sont victimes », a-t-il précisé.

Au cours des débats, plusieurs témoignages ont été recueillis au sein des participants issus de la société civile dont des représentants des victimes, des services déconcentrés de l’Etat, à savoir : la justice, les services de sécurité, la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables ainsi que des encadreurs éducatifs de l’élémentaire, des éducateurs et des enseignants-chercheurs de l’université de Labé.

Mme Mamadou Ramata Diallo, responsable de l’OPROGEM au commissariat central de Labé

« L’initiative est venue à point nommé. Beaucoup de filles sont victimes de violences domestiques, de maltraitance. A chaque fois, nous recevons des cas de ce genre. C’est donc le moment et le lieu de dénoncer ses cas pratiques. Les gens doivent savoir que se sont des infractions qui peuvent être punies. Dans les familles, on peut retrouver des filles qui ne sont pas payer comme la loi l’indique » a déclaré la responsable de l’OPROGEM au commissariat central de police de Labé, madame Mamadou Ramata Diallo.

Dr Abou Kourouma, médecin à l’hôpital régional de Labé ajoute que les gens doivent accepter de dénoncer les cas enregistrés.

Dr Abou Kourouma, médecin à l’hôpital régional de Labé

« Nous exhortons la population, surtout les victimes, les femmes qui sont victimes de violences conjugales et les domestiques qui sont chaque fois violenté(e)s dans les différents ménages d’accepter de porter plainte, venir à l’hôpital, constater les légions afin que nous agents de santé nous établissions un rapport médicolégal ».

Mamadou Aliou Benté Diallo, Sociologue et enseignant-chercheur à l’Université de Labé

Parlant de la recrudescence du phénomène d’enlèvement et d’exploitation des mineurs, Mamadou Aliou Benté Diallo, sociologue et enseignant-chercheur à l’Université de Labé a invité l’Etat à revoir sa politique de protection et de surveillance des enfants, « tant sur le plan financier que technique et logistique ».

Pour sa part, un des facilitateurs de la rencontre, Saa Cyprien Malano, membre de la CONAREG est largement revenu sur les informations relatives à l’exploitation des enfants.

Saa Cyprien Malano, membre de la CONAREG

« Ce phénomène n’est pas nouveau. Mais, ça perdure. Il y a beaucoup de facteurs qui entrent en jeu et qui faciliterait l’enlèvement et l’exploitation des enfants. Beaucoup, à travers le phénomène de pauvreté, laissent les enfants divaguer ou les amènent à des métiers dans lesquels l’âge des victimes ne le permet pas. Certains enfants aussi, puisqu’il n’y a rien, se livrent à des pratiques repréhensibles. Ils sont utilisés dans le vol, dans le viol et dans la délinquance en général. Et puis, il y a des filles qui se livrent à la prostitution, à cause de la pauvreté ».

Abordant la question de l’exclusion des femmes au droit à la succession (héritage), le juriste Mouley Ismaël Diallo a d’abord rappelé que la société guinéenne est gérée par la loi, les religions et les coutumes.

Mouley Ismaël Diallo, Juriste et personne ressource de la rencontre

« Dans les débats, nous avons compris que la femme a droit à l’héritage, selon la loi, la religion et certaines coutumes. Mais, il se trouve dans le comportement, dans la pratique on ne permet à la femme à avoir droit à ce que la loi lui a accordé. Sinon, le principe de d’héritage de la femme est consacré dans le code civil, dans la religion musulmane et dans le christianisme. C’est vrai qu’il y a des options qui sont divergentes. Mais, il faut reconnaitre que le principe est accepté à tous les niveaux ».

Pour les chefs religieux, tout le monde doit savoir comment on peut hériter.

Doyen Amadou Oury Diallo, ligue islamique communale de Labé

« Les femmes ne connaissent pas le livre coranique. Or, tout est bien reparti dans notre livre. Comme les participantes sont des intellectuelles, elles peuvent elles-mêmes comprendre dans le livre comment on hérite pour qu’elles sachent qu’elles ne sont pas lésées dans la clef de répartition des bien à hériter. Mais, il s’agit de l’héritage tel que prescrit par Dieu. C’est ce qu’on doit nécessairement respecter. Elles doivent chercher à connaitre leurs parts dans la répartition divine » a expliqué le doyen Amadou Oury Diallo, membre de la ligue islamique communale de Labé.

De son côté, madame Bah Hawa Kaba, enseignante-chercheuse à l’université de Labé n’a pas caché ses sentiments de satisfaction d’avoir pris part à cette d’assemblée publique régionale organisée par la CONAREG.

madame Bah Hawa Kaba, enseignante-chercheuse à l’université de Labé

« Cette rencontre m’a beaucoup édifié sur le droit à l’héritage des femmes. Les procédures à suivre pour avoir accès à l’héritage. L’enseignement que j’ai eu à recevoir ce matin m’a beaucoup édifié à gérer certains conflits dans beaucoup de familles, à commencer par ma propre famille. J’ai compris des choses que je ne savais pas. Comment l’islam gère l’héritage et comment la loi aussi gère cette question ».

Depuis Labé, Idrissa Sampiring Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 622 269 551 & 657 269 551 & 664 46 71 71  

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