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Accusé de viol, Mohamed Sylla se défend : « j’ai eu des relations avec elle, mais c’est avec son consentement »

Mohamed Sylla, poursuivi pour viol suivi de grossesse, a été jugé ce mardi, 26 juillet 2022, au Tribunal de première instance de Mafanco. A la barre, l’accusé a plaidé non coupable des faits mis à sa charge. Même s’il reconnaît avoir eu des relations sexuelles avec la supposée victime, le jeune homme assure que c’était avec le consentement de la fille, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Selon l’ordonnance de renvoi, Mohamed Sylla, né en 2000 à Conakry, marchand résidant à Dabondy, est poursuivi devant le tribunal criminel de Mafanco pour des faits de viol suivi de grossesse sur la personne de Bountouraby Sylla. Mais lorsqu’il a comparu devant la juge Mariama Bambara Kalo, assistée de Mamadou Dian Diallo et de Fanta Alama Camara, l’accusé a rejeté en bloc les infractions de viol qui pèsent contre lui. Il soutient que les relations sexuelles qu’il a eues avec la fille étaient totalement consenties et reconnaît être l’auteur de la grossesse qu’elle porte.

« Bountouraby et moi, nous sommes ensemble depuis 4 ans. Certains membres de sa famille, y compris sa marâtre et sa tante, connaissent que nous sommes ensemble. Elle est moi avons eu des relations intimes, tout à fait consenties, qui ont conduit à sa grossesse. Suite à cela, sa famille l’a chassée et elle est partie chez moi, où elle a séjourné pendant des jours. Au cours de son séjour, elle m’a demandé d’envoyer des noix de colas dans sa famille pour qu’on puisse se marier.

Et c’est au moment où j’attendais ma grande sœur par rapport à cette demande de Bountouraby Sylla qu’un pick-up est venu chez nous. Les agents m’ont arrêté pour me conduire à la gendarmerie. Je reconnais avoir bien sûr eu des relations intimes avec Bountouraby Sylla. Mais jamais je ne l’ai obligée à le faire. C’est avec son consentement qu’on l’a fait. J’achetais beaucoup de choses pour elle, ses parents le savent », a déclaré Mohamed Sylla.

A l’issue des débats, le ministère public a demandé au tribunal de requalifier les faits de viol en des faits d’atteinte sexuelle sur mineure au préjudice de Bountouraby Sylla et de déclarer Mohamed Sylla coupable de ces faits. « M. Mohamed Sylla a profité de la minorité de la fille pour entretenir des relations intimes avec elle. Le ministère public requiert qu’il vous plaise de requalifier les faits conformément à l’article 828 du code de l’enfant en des faits d’atteinte sexuelle sur mineure.

Compte tenu d’un certain nombre de faits établis dans cette affaire, notamment la minorité de la fille à l’époque des faits, le ministère public vous demande, madame la présidente, aimables assesseurs, de déclarer M. Mohamed Sylla coupable des faits d’atteinte sexuelle sur mineure au préjudice de Bountouraby Sylla. Pour la répression, vous allez le condamner à 5 ans d’emprisonnement assortis de 2 ans de sursis », a requis le procureur.

De son côté, l’avocat de la défense a plaidé la relaxe de son client pour délit non constitué à son encontre. « M. Mohamed Sylla et Bountouraby Sylla se sont aimés entre eux. Ils ont vécu ensemble pendant 4 ans. Ils ont entretenu des relations de concubinage. Pendant leurs relations, la fille a librement accepté des relations intimes avec M. Mohamed Sylla, pas une fois et sans contraintes, sans surprise. Comment peut-on attribuer à mon client des faits de viol si c’est avec consentement que Bountouraby Sylla a eu des relations intimes avec M. Mohamed Sylla ?

Le ministère public n’a expliqué nulle part que c’est par violence, contraintes ou surprise que Mohamed Sylla a entendu des relations avec la fille. On parle de séquestration dans ce dossier. La fille qui est tombée enceinte a ramassé tous ses effets pour venir librement chez Mohamed Sylla. En quoi cela est une séquestration ? Dans ce dossier, le ministère public n’a nulle part prouvé qu’il y a eu viol de la part de Mohamed Sylla sur Bountouraby Sylla. C’est pourquoi, je vous demande qu’il vous plaise d’ordonner la relaxe pure simple de mon client pour délit non constitué », a sollicité l’avocat.

Le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 13 septembre prochain. En attendant, Mohamed Sylla reste à la Maison centrale de Conakry, où il est détenu depuis l’année dernière.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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