Lutte contre la traite des êtres humains : L’OGLMI se mobilise pour son éradication

L’Organisation guinéenne pour la lutte contre la migration irrégulière (OGLMI), à l’instar des autres organisations similaires, compte célébrer demain, samedi 30 juillet 2022, la 9ème année la journée mondiale de la lutte contre la traite des êtres humains, sous le thème « Usages et abus de la technologie ».

L’OGLMI tien ainsi à profiter de cette célébration pour réitérer ses objectifs en vue de sensibiliser les différents acteurs impliqués dans cette lutte contre ce phénomène sociétal.

Ci-dessous, Guineematin.com vous propose un communiqué que l’OGLMI a rédigé à cet effet :

Usages et abus de la technologie

L’humanité célèbre le 30 juillet 2022, pour la 9e année consécutive, la Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains, sous le thème « Usages et abus de la technologie ». À Cette occasion, notre association, l’Organisation Guinéenne pour la Lutte contre la Migration Irrégulière (OGLMI), ambitionne conformément à son mandat et ses axes d’intervention, de contribuer à la mise en place à l’échelle nationale, d’un cadre d’échanges tripartites impliquant des représentants de l’Etat guinéen (notamment les forces de sécurité), de la société civile et d’entreprises du secteur privé, à des fins d’éradication du phénomène. Les échanges s’articuleront autour des dispositifs à mettre en place et des actions à entreprendre pour tirer parti des technologies de l’information et de la communication dans la riposte, ainsi que dans la prise en charge des victimes. Aussi, guidée par la voix des victimes, l’OGLMI entend mobiliser l’opinion autour des besoins et préoccupations des survivants à la traite.

Notre modeste contribution à cette lutte se traduira par l’organisation à partir du 27 juillet et durant une dizaine de jours, d’une campagne de sensibilisation et de plaidoyer à 2 volets. Le premier sera déployé en ligne et comportera une série de publications textuelles, photographiques et audiovisuelles, alliant messages d’information et de prévention et témoignages de victimes et d’acteurs de la riposte. Le second quant à lui sera déployé au plus près des communautés, à travers des focus group et des causeries éducatives. Ces activités seront complétées par la production et la projection d’un film traitant de la traite et financé par la délégation de l’Union européenne en Guinée à travers Expertise France. Nous contribuerons en outre à la diffusion à Conakry et dans les 6 régions d’implantation de notre structure (Boké, Kindia, Labé, Mamou, Kankan et Nzérékoré) d’une émission radio portant sur les différents sous-thèmes de la campagne. Cette série d’activités s’inscrit dans une continuité d’actions conduites depuis la création de l’OGLMI par un groupe de migrants de retour, désireux de protéger leurs pairs contre les dangers de la migration irrégulière et des phénomènes connexes tels que la traite.

Notre regard sur la traite d’êtres humains en Guinée

Nous nous réjouissons de certaines avancées enregistrées en Guinée ces dernières années en matière de lutte contre la traite d’êtres humains, à l’image de la création et l’opérationnalisation du Comité National de Lutte contre la Traite des Personnes et Pratiques Assimilées (CNLTPPA). La mise en service du 116, un numéro vert dédié au signalement des cas de traite sur tout le territoire national est également une avancée significative.

Nous nous félicitons également de l’implication active de certaines institutions internationales accréditées en Guinée comme l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et Expertise France, qui à travers différents projets et programmes ne ménagent aucun effort pour venir à bout de ce fléau. Leurs contributions à cette lutte se matérialisent notamment par l’organisation de séances de formation sur la question de la traite des personnes, à l’intention des acteurs étatiques concernés par le combat. À cela s’ajoute la fourniture aux victimes de traite des personnes d’un abri, de soins de santé, de conseils, d’une assistance juridique, de plans de réinsertion adaptés, ainsi que des services éducatifs susceptibles de leur permettre de reconstruire leur vie et d’obtenir des moyens de subsistance durables.

S’il est vrai que des progrès ont été accomplis par l’État guinéen et ses partenaires contre le phénomène de traite d’êtres humains, nous constatons encore plusieurs défis à relever. En effet, nombreux sont les enfants guinéens qui au lieu d’aller à l’école, sont victimes de traite sur notre territoire, dans nos familles, nos écoles coraniques, nos marchés, nos rues… Les parents de ces enfants, souvent des paysans aspirant à un meilleur avenir pour leurs filles et fils, les confient à la mauvaise personne qui une fois à destination, les affecte à des tâches généralement inadaptées à leur état physique et psychique, dans un mépris total de leurs droits. C’est aussi le lieu d’avoir une pensée pour tous ces candidats à la migration irrégulière, victimes de tromperies par la faute de passeurs à la parole douce et pleine de faux espoirs, qui en réalité n’ont d’yeux que pour leurs modestes économies. Et que dire de toutes nos soeurs qui parties de leur localité d’origine avec l’espoir de travailler et de vivre mieux et dignement en ville, se retrouvent dans la rue, à la merci de proxénètes qui ne se soucient que de leurs intérêts financiers.

Nous, membres de l’OGLMI et volontaires du projet Migrants as Messengers, sommes convaincus que seule une forte synergie d’action entre les différents acteurs susmentionnés permettra à notre pays de répondre de manière efficace à ces enjeux. Notre équipe, composée en grande majorité de migrants de retour, parmi lesquels des victimes de trafic de personnes le long de la route migratoire, accorde une importance particulière à cette lutte.

C’est pour cette raison que nous contribuons régulièrement à des productions médiatiques, des rencontres interpersonnelles, ou encore à des activités communautaires, dans l’objectif de fournir aux populations guinéennes sur la base de nos parcours respectifs, des informations fiables sur les solutions pour éviter les pièges de la migration irrégulière, souvent à l’origine de la traite des personnes. Cette démarche est en lien avec notre ferme détermination de contribuer à l’atteinte des objectifs 7, 9 et 10 du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières approuvé le 10 décembre 2018 à Marrakech au Maroc, par plus de 150 États dont la Guinée.

Conscients que la lutte contre la traite des êtres humains va au-delà des cérémonies commémoratives, conscients également des responsabilités qui nous incombent dans cette lutte en tant qu’équipe de migrants retournés, nous réitérons notre engagement à endiguer ce phénomène chez les Guinéens, à travers nos différentes activités de sensibilisation communautaire. Nous encourageons donc toute initiative allant dans le sens de la lutte contre la migration irrégulière et ses nombreuses conséquences néfastes. Nous invitons également tout migrant et toute personne morale ou physique désireux de contribuer à ce combat à se joindre à nous.

Les membres de l’OGLMI

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