Assistance juridique et judiciaire des personnes vulnérables : 20 formateurs nationaux outillés par le PARAJ

Plusieurs acteurs œuvrant dans l’assistance juridique et judiciaire des personnes vulnérables viennent de bénéficier de sessions de renforcement des capacités. Cette formation des formateurs sur les méthodes, techniques et outils de formation des acteurs de la justice de proximité a pris fin à Conakry dans la journée d’hier, vendredi 29 juillet 2022. Une initiative de l’ONG COGINTA financée par l’Union européenne dans le cadre du Projet d’Appui au Renforcement de l’Accès à la Justice (PARAJ) des personnes les plus vulnérables, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Selon nos informations, c’est suite à une évaluation des besoins de formation menée par Avocats Sans Frontières France (ASF France), le partenaire en charge du volet formation du projet, qu’un plan de formation comprenant huit modules a été élaboré. C’est dans cette dynamique que deux sessions de formation (la première du 27 juin au 1er juillet 2022, la deuxième du 25 au 29 juillet 2022) ont été organisées par des experts d’ASF France à l’intention de 20 formateurs nationaux répartis en deux groupes. Ils ont été outillés sur diverses thématiques : les droits humains, les violences basées sur le genre, les droits des enfants, le droit pénal et procédure pénale, la médiation-conciliation….

Dans sa communication, Marguerite Tewa Camara, directrice Pays COGINTA, Coordinatrice du PARAJ, a fait savoir que la cérémonie de ce vendredi est l’aboutissement d’un long processus dont le point de départ a été l’évaluation des besoins de formation auprès des acteurs de la justice de proximité.

Marguerite Tewa Camara, directrice Pays, Coordinatrice du PARAJ

« Cette évaluation a respectivement ciblé le personnel des partenaires comme l’Organisation Guinéenne de Défense de Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH), Mêmes Droits pour Tous (MDT), des maisons de justice et des tribunaux, des directions du ministère de la justice, du ministère de la Promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables,  de l’OPORGEM, de la Brigade spéciale de la protection des personnes vulnérables, ainsi que d’organisations de la société civile, de promotion des droits de l’homme. Elle a permis l’élaboration d’un plan de formation proposé par l’ASF France qui est le partenaire chargé du volet formation de ce projet. Ce plan de formation, incluant 8 modules, a fait l’objet de validation par un groupe d’acteurs au cours d’un atelier organisé en mars 2020… A l’issue du processus de validation, 20 acteurs ont été identifiés pour bénéficier de la formation des formateurs à travers deux sessions de 5 jours organisées dans les locaux de COGINTA », a expliqué madame Camara.

De son côté, madame Irène Marie Hadjji Malis, Secrétaire générale du ministère de la Justice, qui a représenté le Garde des Sceaux à cette rencontre, a rappelé que le gouvernement guinéen a adopté une politique nationale de réforme de la justice qui s’étale sur une période de 10 ans, allant de 2014 à 2024, s’articulant autour de quatre axes, dont le renforcement de l’accès des citoyens à la justice à travers le concept de justice de proximité.

madame Irène Marie Hadjji Malis, Secrétaire générale du ministère de la Justice

« Toutefois, malgré les efforts entrepris dans cette réforme, la justice reste un service public difficilement accessible pour la population et plus précisément pour les personnes vulnérables, notamment les femmes et les mineurs. Il reste de tout cela une surpopulation et un nombre important de détention provisoire illégale, parfois pour des litiges mineurs, des conflits familiaux, tout simplement par faute de moyens financiers. A cela s’ajoutent l’analphabétisme et le manque d’information de la population sur leurs droits et devoirs. Au regard de ces facteurs, l’éducation juridique et les services de justice de proximité constituent une priorité de l’accès à la justice pour tous, sans discrimination aucune… ».

Madame Makoura Camara bénéficiaire de la formation

Pour sa part, Makoura Camara, l’une des bénéficiaires, a laissé entendre que la formation dont ils ont bénéficié sera démultipliée. « Durant 5 jours, nous avons été édifiés. On a renforcé nos capacités sur les techniques, outils, stratégies et méthodes de formation. La méthode dont nous avons été les bénéficiaires nous permettra à coup sûr d’améliorer l’acquis des connaissances et des compétences grâce à la maîtrise des intervenants, d’acquérir les modalités, méthodologies nécessaires à l’animation des formations ultérieures à l’intention de plusieurs centaines d’autres acteurs de la justice de proximité en Guinée », a-t-elle laissé entendre.

A rappeler que le Projet d’Appui au Renforcement de l’Accès à la Justice (PARAJ) des personnes les plus vulnérables en République de Guinée est financé à hauteur de 1 million 750 mille Euros par l’Union européenne dans le cadre du 11ème Fonds Européen de Développement (FED). Un programme qui s’étalera sur une période de 30 mois (novembre 2020 à mai 2023), mis en œuvre sous la coordination de COGINTA, en partenariat avec les ONG nationales, les Mêmes Droits pour Tous (MDT) et l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH) en charge de l’opérationnalisation des cliniques juridiques ainsi qu’avec ASF France en charge du volet formation.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel :620589527/664413227

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