Procès de 9 « manifestants » au TPI de Dixinn : le parquet demande leur condamnation

Comme annoncé précédemment, le procès des personnes interpellées en marge des manifestations de la semaine dernière du front national pour la défense de la constitution (FNDC) s’est ouvert ce lundi, 1er août 2022, devant le tribunal correctionnel de Dixinn. A l’audience du jour, neuf (9) prévenus ont comparu à la barre pour répondre des faits de « participation délictueuse à un attroupement ayant troublé la tranquillité publique ». A la barre, ils ont tous plaidé « non coupable » et ont clamé leur innocence dans cette affaire. Mais, à l’issue des débats, le ministère public a quand-même requis leur condamnation à 6 mois de prison assortie de sursis et au paiement de 5 00 000 francs guinéens d’amende, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Dans leurs dépositions à la barre, ces prévenus ont fait savoir qu’ils ont été arrêtés dans divers endroits dans le quartier Sonfonia, dans la commune de Ratoma. Idrissa Barry, un jeune conducteur de taximoto âgé 22 ans, a dit avoir été interpellé sous le pont de la T7 à Sonfonia par des agents des forces de l’ordre.

« Ils ont pris ma moto et mon téléphone. Je les ai poursuivis à la gendarmerie pour récupérer ma moto. C’est là-bas qu’ils m’ont interpellé. Ma moto et mon casque se trouvent à leur base », a-t-il expliqué.

De son côté, Mamadou Saïdou Diallo a laissé entendre qu’il a été arrêté à Sonfonia pendant qu’il était en train de manger tranquillement au bord de la route. Mais, sa déposition a tout de suite irrité le juge audiencier, Ousmane Simakan.

« Vous nous prenez pour qui ? Quelle est la femme qui vendait ce jour au bord de la route avec cette situation ? », a interrogé avec une certaine fermeté.

Le juge sera réconforté dans sa position par cette autre question du ministère public : « Pourquoi la femme qui vendait ce jour là n’a pas été arrêtée avec vous ? », a demandé le procureur Abacar Cissé.

« Je ne sais pas », a sèchement répondu Mamadou Saïdou Diallo.

Également, tous les autres prévenus ont plaidé non coupable dans cette affaire. Et, ils ont clamé leur innocence devant le tribunal. Mais, dans ses réquisitions, le ministère public a demandé au tribunal de retenir tous les neuf prévenus dans les liens de la culpabilité et de les condamner à 6 mois de prison assortie de sursis et 500 000 francs guinéens d’amende.

« Ces 9 prévenus ont été interpellés le 28 juillet à l’occasion d’une manifestation interdite. Malgré cette interdiction, ils ont manifesté. Combien de biens ont été détruits à l’occasion de cette manifestation ? Combien de personnes ont été troublées dans leur tranquillité ? Il y a eu des familles qui n’ont pas pu mettre la marmite sur le feu. Il n’est secret pour personne que ces manifestations étaient interdites. Il y a eu des communiqués à la télévision nationale et sur certaines radios. Même le paysan de Yomou était au courant que cette manifestation était interdite. Malgré tout ça,  ils ont persisté… Donc, le ministère public vous demande de les retenir dans les liens de culpabilité. Pour la répression, vous les condamnerez chacun à 6 mois avec sursis et 500 000 francs d’amende », a requis le procureur Abacar Cissé.

De son côté, la défense (composée des maîtres Alseny  Aissata  Diallo,  Halimatou Camara, Abdoulaye Keïta) clame l’innocence de ses clients et demande au tribunal de les renvoyer des fins de la poursuite.

« Vous avez devant vous des innocents. Osez prendre vos responsabilités. Ils ont été amenés ici par les enfants du procureur qui sont les gendarmes et les policiers… Alors, je vous demande de les relaxer purement et simplement pour délit non constitué à leur égard. Et, je vous prie de prendre cette décision sur siège pour que ces jeunes puissent retrouver leurs familles respectives », a plaidé Me Alseny Aissata Diallo.

Finalement, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue demain, mardi 2 août 2022.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 589 527 / 664 413 22

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