Bissau : signature d’un accord de paix entre le Sénégal et des rebelles de Casamance

Le Sénégal a signé jeudi à Bissau un accord de paix avec des rebelles de Casamance qui se sont engagés à déposer les armes et à œuvrer pour le retour définitif de la paix dans cette région théâtre d’une des plus vieilles rébellions africaines en activité.

Le chef rebelle, César Atoute Badiate, à la tête d’une unité du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), et un émissaire du président sénégalais, Macky Sall, ont signé cet accord à la présidence de la République bissau-guinéenne.

Macky Sall a fait de la « paix définitive » en Casamance l’une des priorités de son second mandat. Ses tractations pour un règlement du conflit n’ont pas abouti à un accord définitif, compliquées par les divisions au sein du MFDC.

« Vous êtes entré dans le maquis quand j’avais 10 ans. Aujourd’hui, j’en ai 50. Je crois que ça suffit maintenant. (…) Combien de personnes sont mortes, mutilées ou ont quitté leur village ? Nous allons vous accompagner dans la recherche de la paix », a déclaré le chef de l’Etat bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, en s’adressant à M. Atoute Badiate.

« Je puis vous assurer que nous allons être les garants de cet accord », a poursuivi le président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Le document signé reste pour l’heure confidentiel.

« Je salue l’accord de paix et de dépôt des armes signé ce 4 août à Bissau entre le Sénégal et le comité provisoire des ailes politiques et combattantes du MFDC. Je reste engagé pour la consolidation de la paix durable en Casamance », a tweeté le président Macky Sall jeudi dans la soirée, remerciant aussi M. Embalo pour sa médiation.

Le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) mène un conflit de basse intensité depuis 1982, ayant causé plusieurs milliers de morts.

Ce conflit est resté latent jusqu’au lancement en janvier 2021 par l’armée sénégalaise d’une offensive majeure contre les rebelles.

Les rebelles casamançais, accusés de faire du trafic de bois et de cannabis, se sont souvent réfugiés en Gambie ou en Guinée-Bissau, qui a également une frontière commune avec le Sénégal.

La Casamance a été une possession portugaise pendant plusieurs siècles avant d’être cédée à l’empire colonial français en 1888 puis d’être intégrée au Sénégal au moment de l’indépendance de celui-ci en 1960.

AFP

Facebook Comments Box