Journée d’assainissement à Conakry : Mamadou Gando Bah dénonce le manque d’humanisme des policiers face à sa femme malade

Comme annoncé dans nos précédentes dépêches, la journée civique d’assainissement général a démarré ce samedi, 06 août 2022, à Conakry. Et, comme on pouvait se l’imaginer, cette journée coup de balai a causé des peines et des difficultés à de nombreux habitants de la haute banlieue de la capitale guinéenne. Plusieurs citoyens, dont des malades, ont été confrontés à la dure réalité des barrages érigés çà et là dans la ville par des agents de police en charge de faire respecter l’interdiction de circuler pendant les heures d’assainissement (entre 8 heures et 12 heures).

C’est le cas de Mamadou Gando Bah, domicilié à Koloma-Bomboly (dans la commune de Ratoma), qui a éprouvé d’énormes difficultés pour emmener une malade à l’hôpital. Il est sorti de son domicile à 8 heures09’ avec sa femme qui se tordait de douleur. Elle avait des maux de ventre ; et, il devait l’envoyer à la clinique FAG qui se trouve à la Minière (dans la commune de Dixinn) où il a une prise en charge. Mais, certains policiers qui tenaient des barrages entre les ronds-points de Bambéto et Hamadallaye ont fait preuve d’un manque d’humanisme notoire à son égard. Et, c’est avec beaucoup d’indignation qu’il a joint la rédaction de Guineematin.com (à 10 heures 59’) pour raconter sa mésaventure matinale.

Mamadou Gando Bah, domicilié à Koloma-Bomboly

« J’ai eu une situation assez difficile avec les policiers aujourd’hui. Ma femme est tombée malade, elle avait des maux de ventre très atroces. Et, vu que je travaille et que j’ai une prise en charge, je devais donc l’envoyer à la clinique FAG qui se trouve à la Minière. Ainsi, je l’ai prise dans ma voiture et nous sommes sortis. Mais, entre Bomboly et le rond-point de Bambéto (pour quelqu’un qui quitte Cosa pour Hamdallaye) il y avait un barrage. Arrivé là-bas, j’y ai trouvé deux policiers. Je leur ai expliqué que ma femme est malade ; et, ils m’ont laissé passer. Mais, dès que j’ai traversé le rond-point, en allant vers Hamdallaye, j’ai trouvé un autre barrage de la police routière. J’ai expliqué aux agents que ma femme est malade et je dois la déposer à l’hôpital. Ils ont dit non, je ne vais pas passer. Je les ai suppliés de venir voir ma femme couchée dans le véhicule en train de se tordre de douleur. Ils ont refusé. C’est ainsi qu’on a commencé à nous disputer. Et, le responsable du dispositif de la CMIS qui était au niveau de la station est venu prendre des nouvelles. Quand il a demandé pourquoi cette altercation entre les policiers et moi, j’ai descendu la vitre de ma voiture pour lui montrer ma femme qui se tordait de douleur. Et, tout de suite, il a été sensible. Il a dit aux policiers de la routière de me laisser passer. Il leur a parlé en langue soussou. Et, ils m’ont laissé passer. J’ai donc continué ma route. Et, arrivé au ‘’carrefour concasseur’’, j’ai eu toutes les difficultés du monde. Il y avait un barrage tenu par les agents de la police routière. J’ai fait là-bas plus d’heure en train de supplier les agents pour me laisser passer. Ma femme avait de plus en plus mal, elle se tordait de douleur dans le véhicule. Mais, le commandant de ce barrage a refusé catégoriquement de lever le barrage pour moi. J’ai même demandé qu’on mette un agent dans mon véhicule pour qu’on parte ensemble à la clinique, tout ça s’était pour les rassurer que j’emmenais ma femme à l’hôpital. Mais, le commandant a refusé. J’ai fait plus d’une heure en train de supplier ce monsieur, il a été insensible. Il a fallu que les citoyens (les riverains du barrage) viennent plaider pour qu’on me laisse passer. Et, ça aussi, c’est un autre policier qui a levé le barrage pour moi, le commandant était parti ailleurs comme j’étais sans cesse dans ses oreilles pour qu’il me laisse passer », a expliqué Mamadou Gando Bah, tout en demandant aux autorités de préciser aux agents d’être indulgents face aux situations d’urgence comme celle qu’il a eu ce matin.

Mamadou Gando Bah, domicilié à Koloma-Bomboly

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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