Mohamed Bangoura convoqué dans un camp militaire à Conakry : « il est dans un lieu sûr en attendant… »

Le journaliste et directeur de publication du site Mosaiqueguinee.com, Mohamed Bangoura, est dans le viseur de l’État-major général des armées. Et, pour cause, un article de presse publié vendredi dernier par son média pour alerter sur la « disparition d’un camion de Tramadol (saisi récemment par les inspecteurs de la santé au port autonome de Conakry) » du Camp Samory. Mohamed Bangoura est invité pour « sécurité d’Etat » à se rendre au Camp Samory.

Actuellement, il serait activement recherché par la direction du renseignement militaire de l’Etat-major général des armées. Mais, à la rédaction de Mosaiqueguinee.com, on assure ce lundi, 08 août 2022, que « Mohamed Bangoura est en lieu sûr », rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Selon Abdourahamane Diallo, le secrétaire général de la rédaction de Mosaiqueguinee.com, c’est le vendredi dernier, aux environs de 20 heures (quelques heures après la publication de l’article sur la disparition du camion de Tramadol), qu’une « lettre d’invitation » adressée à Mohamed Bangoura a été déposée au siège de Mosaiqueguinee. Ladite lettre a été envoyée par deux agents habillés en civil (sûrement pour tromper l’apparence) ; et, elle portait pour motif « sécurité d’Etat ».

Ayant porté absence Mohamed Bangoura à son bureau, les agents ont laissé la convocation au secrétaire général de sa rédaction. Mais, en place de cette convocation, le directeur général de la direction du renseignement militaire de l’Etat-major général des armées aurait aussi joint Mohamed Bangoura au téléphone pour proférer des menaces à son encontre.

« Le directeur [du renseignement militaire] a continué les menaces durant les échanges qu’il a eu avec notre directeur de publication. Ce qui est clair, Mohamed Bangoura est dans un lieu sûr en attendant, puisque ce n’est pas dans un camp militaire qu’il ira pour répondre à une convocation… Nous allons continuer à faire notre travail en informant les citoyens, même si on est inquiet pour ce qui se passe », a indiqué Abdourahamane Diallo, un peu plus tôt ce lundi.

Face à cette convocation d’un journaliste dans un camp militaire, les associations de presse et le syndicat de la presse professionnelle de Guinée (SPPG) ont haussé le ton ce lundi. Ils dénoncent une violation de la liberté de la presse et des menaces contre les journalistes. Ils apportent tous leur soutien à Mohamed Bangoura ; et, ils ont interpellé la Haute Autorité de la Communication (HAC) sur cette situation préoccupante pour les professionnels de médias en Guinée.

Mamadou Tanou Bah pour Guineematin.com

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