Conflit domanial à Coyah : des gendarmes accusés d’exactions à Sangoyah (Wonkifong)

La tension était vive hier, mardi 9 août 2022, au secteur de Sangoyah, relevant du district de Toguiron, dans la sous-préfecture de Wonkifong, à Coyah. Un groupe de gendarmes, venus à la recherche de citoyens de la localité, a eu un accrochage avec des jeunes. Un citoyen aurait été blessé par balle et des dégâts matériels enregistrés suite à un conflit domanial.

Selon des informations recueillies par le correspondant de Guineematin.com dans cette préfecture, c’est très tôt ce mardi que ces agents ont fait irruption dans cette localité. Venus interpeller des citoyens en raison d’un conflit domanial, les agents ont eu un face-à-face tendu avec les habitants. Un conflit domanial oppose les citoyens de Sangoyah à un certain Jean Raphaël Mara.

C’est ce qu’a expliqué Naby Laye Moussa Bangoura, membre du bureau de la jeunesse du secteur de Sangoyah. « Ce matin, les citoyens de notre village ont été réveillés par des gendarmes venus à la recherche de quatre citoyens. Au moment où les gens quittaient la prière de l’Aube, nous avons constaté la présence de 3 à 4 pick-up remplis de gendarmes. Ils ont remis un document au chef du secteur en disant qu’ils sont à la recherche de l’imam, de Daouda Sylla, de Naby Laye Moussa Bangoura et de Idrissa Sylla. Entre temps, ils ont commencé à rentrer dans les maisons pour fouiller et piller tout sur leur passage. C’est ainsi que moi, en tant que membre du bureau de la jeunesse, j’ai fait des appels pour mobiliser la jeunesse. A l’arrivée de ces derniers, nous avons érigé des barrages. Suite à l’érection de ces barrages, les gendarmes ont commencé à lancer du gaz lacrymogène un peu partout dans le village. Dans cette panique, un des héritiers de Jean Raphaël Mara, Napoléon, a été pris en otage par les jeunes. Pour libérer celui-ci, le Colonel qui dirigeait les opérations a demandé à un agent de tirer sur celui qui tenait Napoléon. Mais, comme le gendarme a retardé, le colonel a pris son arme pour tirer sur le jeune. La balle a touché son œil. Nous avons tout abandonné pour s’occuper du blessé. Nous les avons pourchassés, mais en vain. Finalement, nous nous sommes dirigés à la préfecture », a-t-il expliqué.

Sur les raisons profondes de cet incident malheureux, Naby Laye Moussa Bangoura parle d’une vieille histoire. « Depuis 1964, le nommé Jean Raphaël Mara, qui était un grand planteur, aurait demandé aux villageois de Sangoyah de lui prêter un domaine pour la culture de l’ananas à travers un de ces amis qui répondait au nom de Elhadj Alseny Wouyaya. Tel que demandé, un hectare lui a été prêté. Après plusieurs années de culture, Elhadj Alseny a demandé à son ami, Jean Raphaël Mara, de restituer le domaine emprunté aux propriétaires. Si Elhadj Alseny a restitué, ce n’est pas le cas de Jean Raphaël Mara. Après une dizaine d’années, Jean Raphaël Mara est revenu pour réclamer la paternité du domaine. Les habitants de Sangoyah lui ont dit que le domaine ne lui appartient pas. C’est la base du problème », a indiqué notre interlocuteur.

Peu après l’incident, le préfet de Coyah, le Colonel Yaya Khalissa, s’était personnellement impliqué pour calmer les ardeurs des citoyens. Il a prodigué d’utiles conseils allant dans le sens de la paix et la quiétude dans la cité.

 C’est dans ce cadre que des gendarmes ont été dépêchés à Sangoyah pour faire le constat.

Alors que les habitants de la localité ne veulent pas baisser les bras, les héritiers de Jean Raphaël Mara continuent de réclamer la paternité du domaine.

Nous y reviendrons !

Depuis Coyah, Etienne Tamba Tenkiano pour Guineematin.com

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