Célébration de la journée internationale de la jeunesse : beaucoup de jeunes tirent encore le diable par la queue

Boundou Bangoura

L’humanité célèbre ce vendredi, 12 août 2022, la journée internationale de la jeunesse. En Guinée, cette journée est très peu (ou pas du tout ) connue des jeunes dans les quartiers. Des jeunes pour la plupart asphyxiés par les peines d’un quotidien marqué par le chômage, le sous-emploi, l’abandon moral, les discriminations, etc.

Dans la capitale guinéenne, aucune activité n’est prévue cette année dans les différentes les communes du pays pour célébrer cette journée qui se veut pourtant être un moment propice d’échange et de partage avec les jeunes sur toutes les questions de jeunesse. Et, pourtant, ils sont nombreux, les jeunes de Conakry, qui souffrent du manque d’emploi.

Au micro de Guineematin.com, Boundou Bangoura, diplômé sans emploi, s’est plaint du chômage chronique auquel les jeunes sont réduits en Guinée.

« Dans le monde de l’emploi, surtout en Guinée, ce n’est vraiment pas facile. Parce que j’ai eu la chance de faire un stage dans une résidence à Bambéto ici, mais c’était juste pour trois (3) mois, et puis j’ai arrêté. Après, j’ai beaucoup marché, mais jusqu’à présent ça ne va pas. Vous savez qu’en Guinée, si vous n’avez pas de bras longs, de grandes relations ou si vous n’avez pas quelqu’un dans une entreprise, ce n’est pas facile de trouver du travail », a-t-il dit en présence de plusieurs de ses amis assis sur une terrasse.

Hésitant au début, Alhassane Bangoura, également diplômé sans emploi, assure que les jeunes guinéens sont très éprouvés actuellement.

Alhassane Bangoura

« Les difficultés ne finissent pas. Nous sommes là sans boulot, avec le gouvernement on ne comprend pas si ça va ou ça ne va pas. Parce qu’il y a trop de jeunes qui chôment. Donc, actuellement ce n’est pas facile. Grâce au bon Dieu, j’arrive à vivre. Des fois, je fais mes propres affaires. Sinon j’ai beaucoup d’envie d’avoir ma propre voiture, ma maison ou faire ce que je veux. Mais, attendre quelqu’un, c’est un peu difficile. Parce que quelqu’un ne peut pas venir chaque fois te tendre la main pour te donner ce que tu veux. Ce n’est pas possible », a-t-il indiqué.

Assis sur un tabouret en train de scruter l’horizon en attendant de clients qui se font rares, Boubacar Bah, reprographe, dit rencontrer beaucoup de difficultés dans son travail.

Boubacar Bah

« Nous travaillons ici dans des conditions difficiles. En cette période de pluie, nous avons peu de clients. Donc, en tant que jeune, on est là et on se débrouille. Nous faisons nos propres projets pour évoluer. Parce que j’ai fait l’électricité au CFP de Donka, mais je n’ai pas pu pratiquer. Donc, j’ai dû me débrouiller. À travers ce que je fais, j’arrive à satisfaire certains de mes besoins. J’aurais dû avoir plus ; mais, actuellement, on a peu de clients. Parce qu’on a constaté que toutes les écoles ont des machines (photocopieuses) », a expliqué ce jeune de 33 ans.

Après avoir changé plusieurs fois de métier, Amadou Diao Bah, est aujourd’hui conducteur de Taxi-moto. Mais, ce n’est pas pour autant que les difficultés ont cessé pour lui.

Amadou Diao Bah

« Nous sommes confrontés à beaucoup de difficultés dans notre travail…Pendant cette période de pluie par exemple, on peut travailler du matin au soir et difficilement on gagne 100 000 francs, alors que certains parmi nous ont des familles en ville ici… Actuellement, chacun marche avec sa bénédiction, parce que c’est très dur. Là où je suis, depuis le matin, je n’ai eu que 25 000 francs, alors que j’ai une famille à la maison qui doit manger. Vous voyez que cela est compliqué. Avant, je ne faisais pas le travail de Taxi-moto ; mais, puisque j’ai eu des difficultés là où je travaillais (mécanique) et j’ai vu que ça ne marchait pas, alors j’ai abandonné pour être chauffeur. J’ai fait cela pendant longtemps, mais quand j’ai eu ma propre moto et là je ne vais pas donner la recette à quelqu’un. En plus, j’ai fait le calcul et j’ai vu que la moto est plus avantageuse pour moi », a-t-il souligné.

Mamadou Yahya Petel Diallo et M’Ballou fatoumata Souaré pour Guineematin.com

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