Matoto : « notre commune est l’une des plus pauvres en infrastructures de jeunesse », se plaint Laye Sayon Kanté

La 23ème journée internationale de la jeunesse est célébrée ce vendredi 12 août 2022 à travers le monde. Une occasion de se pencher sur les questions liées au chômage des jeunes, à l’employabilité, au manque d’infrastructures de jeunesse, entre-autres. La commune de Matoto figure parmi les plus pauvres en infrastructures pour l’épanouissement de la jeunesse. C’est ce qu’a laissé entendre Laye Sayon Kanté, directeur communal de la jeunesse de Matoto, dans un entretien accordé à Guineematin.com dans la journée d’hier jeudi.

Contrairement à la commune de Kaloum où des activités culturelles et sportives sont programmées, aucune activité n’est prévue à Matoto. Le directeur communal de la jeunesse, Laye Sayon Kanté, déclare n’avoir reçu aucun contact au niveau central pour la célébration de cette. « À l’heure où je vous parle (jeudi 11 août 2022, ndlr), nous n’avons aucun signe de préparation relative à cette journée de célébration. En tout cas, dans notre commune nous n’avons pas encore été saisis de façon officielle pour nous permettre de prendre des dispositions pour organiser cette journée internationale de la jeunesse. Pour le moment, nous n’avons pas été contactés, ni au niveau central encore moins à n’importe quel autre niveau », a-t-il indiqué.

À la question de savoir comment se porte la jeunesse de Matoto, Laye Sayon Kanté soutient que tout se passe bien dans le meilleur des mondes. « Sans ambages, je pense qu’il faut qu’on soit en harmonie avec ce que nous sommes en train de faire. Pour le moment, en tout cas dans notre commune, je peux affirmer en toute sincérité que la jeunesse de Matoto se porte très bien, puisque nous avons aujourd’hui la maîtrise de cette jeunesse pour le développement de la commune. À notre niveau, nous espérons que nous sommes sur la bonne voie et que nous pouvons nous mettre au service des nouvelles autorités pour amorcer le développement tant souhaité par les guinéens… ».

Cependant, le directeur communal de la jeunesse de Matoto soutient que cette commune, la plus grande de la Guinée, est l’une des plus pauvres en infrastructures de jeunesse. « Je porte à votre connaissance que Matoto est l’une des communes les plus pauvres en infrastructures juvéniles. Nous n’avons pratiquement aucune infrastructure de jeunesse dans notre commune permettant d’abriter la mise en œuvre de nos différents projets. C’est ailleurs que nous partons souvent pour faire la projection de nos projets », a-t-il dénoncé.

Parlant de cette journée internationale de la jeunesse, Facély Kourouma, administrateur civil en service au ministère de la Culture, dénonce la situation dans laquelle vivent les jeunes de Guinée. « Je voudrais d’abord commencer par dire que cette célébration de la journée de la jeunesse est une grande tristesse. C’est une grande douleur. Parce-que pensant à tout ce que cette jeunesse traverse maintenant là, nous savons le cas guinéen, c’est difficile à croire une jeunesse abandonnée, oubliée, nourrie de promesses quelque part et de l’autre côté, le rêve brisé. Avec ça, est-ce que c’est possible de s’émanciper ? Il n’y a pas de politique d’employabilité. Combien de jeunes ont fini l’Université qui sont autour du thé, des cafés ? Ils sont là, désemparés, assis en train d’attendre. Il n’y a pas de solutions, pas d’espoirs. Je dis que vraiment c’est une situation qui est triste. C’est une vraie douleur », se lamente-t-il.

Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com

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