C’est affaire inédite et rocambolesque ! L’ancien ministre de la justice, Me Alain Moriba Koné, est accusé d’avoir sorti de prison Christine Koulemou, une présumée criminelle, qui a aspergé de la soude caustique sur le visage de Antoinette Soumaoro. L’ex garde des sceaux aurait agi ainsi lors d’une visite à Siguiri, à l’occasion de l’immersion gouvernementale en Haute Guinée.
Selon les informations confiées à Guineematin.com, Christine Koulemou était en détention préventive à la prison civile de Siguiri pour avoir aspergé de la soude caustique sur le visage de Antoinette Soumaoro. Cette dernière a perdu la vue à cause de la soude qu’elle a reçue sur son visage. Et, pendant qu’elle se battait pour avoir des soins (à Conakry et à Tunis), le ministre de la justice a procédé à la libération de son bourreau (Christine Koulemou). Et, cette dernière a profité de sa libération pour s’enfuir et sortir de la Guinée.
« J’étais dans ma chambre lorsque Christine Koulemou est venue dire à ma sœur de m’appeler. Le temps pour elle de venir m’appeler, Christine Koulemou est venue la dépasser au salon. Elle est entrée dans ma chambre, elle était masquée, et elle a aspergé la soude caustique sur mes yeux. Le reste de l’acide, elle a versé sur mon bébé de 8 mois. Comme elle était arrêtée devant moi, je l’ai attrapé. Mais, elle détenait aussi un couteau. Nous sommes sorties et elle a fui. Le lendemain, elle a été attrapée et envoyée à Siguiri-centre. Il se trouve que moi on m’a embarquée pour Conakry pour mon traitement. Après, mes parents m’ont envoyée en Tunisie. Mais, ça a n’a toujours pas marché… A mon retour, je suis allée à la justice de Siguiri avec mon avocat pour me présenter. Lorsqu’on est arrivé à la justice, le procureur a fait savoir à mon avocat que Christine Koulemou a été libérée par le ministre garde des sceaux, Me Alain Moriba Koné. Donc, on a fait le jugement à son absence. Finalement, elle (Christine Koulemou) a été condamnée à 30 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté de 20 ans. Elle est la concubine de mon mari ; mais, moi, je ne l’ai jamais connue », a relaté Antoinette Soumaoro au micro d’un reporter de Guineematin.com qui est allé à sa rencontre hier, vendredi 12 août 2022, à Conakry.
Justement, le 03 juin dernier, lors d’une visite à Siguiri, Me Alain Moriba Koné (à l’époque ministre de la justice) s’était engagé à « humaniser la justice ». Et, dans ce cadre, il avait fait libérer seize (16) prisonniers dont sept (7) femmes de la maison d’arrêt de Siguiri. Malheureusement, parmi ces sept femmes qui ont été libérées, il y avait Christine Koulemou qui a privé Antoinette Soumaoro de la vue.
Pour l’instant, Christine Koulemou encore en cavale. Et, sa victime, Antoinette Soumaoro, vit avec une infirmité. Elle ne voit rien de ses yeux ; et, pour se déplace, elle a besoin d’un guide. Et, compte tenu de ses difficultés actuelles, Antoinette Soumaoro sollicite l’aide des autorités guinéennes et des personnes de bonne volonté pour lui permettre d’aller se soigner en Europe où on lui miroiter l’espoir d’un traitement efficace pour lui rendre la vue.
« Je demande aux autorités guinéennes et aux personnes de bonne volonté de venir à mon aide. Actuellement, je ne vois pas, j’ai perdu mes yeux, je ne fais rien. Je demande à notre président, le colonel Mamadi Doumbouya, de m’aider pour mon traitement. Parce que lorsqu’on est parti en Tunisie, les médecins m’ont dit qu’on ne peut traiter ça qu’en dehors de l’Afrique. Donc, ils n’ont qu’à m’aider pour que je puisse recommencer ma vie », a dit Antoinette Soumaoro.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
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