Houssaïnatou Barry, blessée par balle suite aux manifestations : émouvant témoignage

Au lendemain de la manifestation du FNDC (Front national pour la défense de la constitution) le 28 juillet dernier à Conakry, des scènes de violences ont été enregistrées dans certains quartiers de l’Axe Hamdallaye-Kagbelen entre des groupes de jeunes et les forces de l’ordre. Ces dernières ont fait usage d’armes à feu pour contenir les manifestants qui étaient déterminés à en découdre. Malheureusement, ces tirs à balles réelles ont touché plusieurs personnes qui n’avaient rien à voir avec les manifestations. C’est le cas de madame Houssaïnatou Barry, ménagère. Elle a été atteinte par une balle sur son sein droit, alors qu’elle était assise dans son salon au quartier Hafia 2, dans la Commune de Dixinn.

Au reporter que Guineematin.com a dépêché chez elle, à Hafia 2, dans la commune de Dixinn, hier, mardi 16 août 2022, la mère de famille, âgée d’une trentaine d’années, est revenue sur les circonstances dans lesquelles elle a été touchée par une « balle perdue » dans la journée du samedi 30 juillet dernier.

« Je me suis levée vers 14 heures et je suis entrée dans la maison pour allumer la télévision. Je me suis assise sur un des fauteuils du salon. La balle est partie de je ne sais d’où pour percer les tôles de la toiture avant de tomber sur mon sein. Ma grande sœur, qui s’appelle Oury, est venue me dire : ‘petite sœur, toi aussi tu es chanceuse. Mais, qu’est-ce qui t’a blessée ?’ Je lui ai dit que je ne savais pas. Elle a dit : ‘regardes tout ce sang’. Elle a nettoyé le sang, elle m’a tenue et a touché mon sein ; puis, elle a dit qu’il était enflé et très dur. Quand elle a fini de faire la prière de 14 heures, elle m’a prise pour m’emmener dans une clinique non loin d’ici. Lorsque que nous sommes arrivées là-bas, le médecin a demandé ce qui m’était arrivée, on lui a dit que c’est une balle qui est entrée dans mon sein. Ils m’ont demandé d’entrer, je suis entrée me coucher, ils ont vérifié et m’ont demandé où cela était arrivé… Il a anesthésié le sein avant de procéder à l’opération, mais il a difficilement pu faire sortir la balle. Ils ont donné la balle à ma sœur avant de recoudre le sein, ils ont prescrit une ordonnance, ma sœur est revenue à la maison pour prendre environ 600 000 francs guinéens pour les envoyer à la clinique », a expliqué madame Houssaïnatou Barry.

Aujourd’hui, cette mère de deux enfants se plaint de « douleurs » qui l’empêchent de travailler pour subvenir à ses besoins. Son sein est enflé.

« Ça fait un peu mal. Le jour où je suis allée faire le pansement, ils ont voulu enlever les fils, mais ils ne les ont pas tous enlevés. Ce jour-là, j’avais très mal. Actuellement, j’ai mal à cause de l’enflure de mon sein. Depuis que cela m’est arrivée, je suis assise sans rien faire. Parce que je ne peux pas travailler avec ce sein qui est enflé. Et, lorsque je le remue un peu, il me fait très mal la nuit quand je me couche. En plus, à l’hôpital, ils m’ont dit de ne pas le mouiller. Nous survivons grâce aux bénédictions des parents, parce que même les médicaments pour le sein je ne les ai pas encore eu. Ce que je peux demander, c’est de dire au gouvernement de m’aider à avoir les médicaments, parce que je n’ai rien, ma grande sœur non plus n’a rien ; et, toutes les deux nous n’avons plus de maris », a indiqué Houssaïnatou Barry.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com

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