Manifestation du FNDC : « aujourd’hui, Coyah et le FNDC ne riment pas ensemble… »

Le mot d’ordre de manifestation lancé par le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) ce mercredi, 17 août 2022, sur toute l’étendue du territoire national n’a pas eu d’effets dans la préfecture de Coyah. Contrairement à cet appel à manifester des opposants à la junte au pouvoir, les citoyens de Coyah ont vaqué à leurs occupations, la ville a globalement tourné à son rythme habituel, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Sous une forte pluie qui s’est abattue sur la préfecture ce mercredi matin, les habitants de Soumbouyah ont plutôt choisi de vaquer à leurs préoccupations. De Lansanayah barrage au centre-ville de Coyah en passant par le Km36, dans la commune rurale de Manéah, la journée a été tranquille. L’administration publique, les banques, les boutiques et magasins sont restés ouverts.

Abou Soumah, maire de la commune urbaine de Coyah

 Joint par téléphone par un reporter de Guineematin.com, Abou Soumah, le maire de la commune urbaine de Coyah, n’a pas voulu faire de commentaires. « Nous avions fait la sensibilisation auprès de nos populations et aujourd’hui, le terrain parle de lui-même. Je préfère donc, qu’en plus de votre constat, que vous faites réagir les citoyens… ».

Interrogés sur le calme qui règne dans Coyah à cette journée de manifestation du FNDC, Alhassane Bangoura, dit ne pas se reconnaitre dans le combat du mouvement. « Le FNDC a appelé à une manifestation, mais pour le cas spécifique de Coyah, ce n’est pas observé. Comme vous le constatez, toute la population vaque à ses affaires dans le calme et la sérénité. On ne sent même pas dans la ville s’il y a un appel à manifester. Vous savez, nous sommes dans une situation où nul n’est obligé d’avoir le même avis que son prochain, il faut respecter l’avis des uns et des autres. On ne voit pas la situation de la même manière. Aujourd’hui, Coyah et le FNDC ne riment pas ensemble, on n’a pas le même regard sur la situation qui prévaut dans notre pays ».

Alhassane Bangoura, citoyen et activiste de la société civile

Enfonçant le clou, Alhassane Bangoura parle de défiance du FNDC vis-à-vis des autorités de la transition. « Le ministère de l’administration du territoire a pris une décision récemment de dissoudre le FNDC. Et si vraiment c’est un mouvement qui n’a pas d’agrément, je pense qu’ils ont d’autres voies de recours ; mais dire qu’ils vont manifester, ça devient une opération de défiance ; et cela ne peut pas calmer le jeu en cette période d’exception. J’en appelle donc à la conscience et à la responsabilité des uns et des autres », a-t-il laissé entendre.

Elhadj Kémoko Sylla, syndicat des motos taxi à Coyah

Rencontré à son lieu de travail sous une légère pluie, Elhadj Kémoko Sylla, muni d’un parapluie s’est montré très hostile au FNDC. « Nous, on a compris finalement qu’on ne profite rien de cette affaire de manifestation, si ce ne sont des pertes. C’est pour cette raison qu’ici à Coyah, nous on s’est retiré parce qu’on n’a même pas de quoi se mettre sous la dent parfois. En plus, le gouvernement nous a fait comprendre que ce mouvement n’a pas d’agrément. Tous les résultats du FNDC sont désastreux », martèle-t-il.

Pour sa part, Aboubacar Sidiki Camara, enseignant de profession, estime que ce front anti 3ème mandat n’a plus sa raison d’être dans la mesure où la constitution combattue jadis est dissoute par le CNRD.

Aboubacar Sidiki Camara, enseignant

« Quand il y a un problème, on devrait s’asseoir pour poser ledit problème, au lieu de sortir dans la rue. Quand nous sortons dans la rue, cela va occasionner des barricades ou s’attaquer à des biens publics. L’essentiel, il s’agit de trouver une solution, ce n’est pas pourtant la rue qui est la solution. C’est pourquoi nous, nous avons préféré rester à la maison ou suivre nos activités quotidiennes, parce que leur suivre, c’est une perte de temps. Ils ont lutté contre le 3ème mandat d’Alpha Condé, mais si cette nouvelle constitution est dissoute, ce n’est plus nécessaire de manifester ».

Mohamed Sylla, syndicat des transporteurs de Coyah

Croisé dans un bar café à la gare routière, Mohamed Sylla du syndicat des transporteurs, invite les deux protagonistes (autorités et FNDC) à se comprendre pour l’intérêt supérieur des populations. « Coyah n’a pas pris part à cette manifestation parce que tout simplement nous, nous voulons la paix dans ce pays. D’ailleurs quand tu entends sortir manifester, c’est que tu as un peu à la maison, si tu n’as rien, tu ne peux rien faire. Tout ce que nous nous leur demandons, c’est de se comprendre. Car s’ils ne se comprennent pas, cela n’est pas bon pour nous les populations ».

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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