Conakry : Thierno Seydou Bayo, président du parti PS, poursuivi par Ousmane Koulibaly

Thierno Saïdou Bayo, ancien commissaire à la CENI

Président du parti PS, ancien chef de quartier, ancien vice-maire de Dixinn, ancien commissaire de la CENI, écrivain et consultant électoral, Thierno Saïdou Bayo a maille à partir actuellement avec Ousmane Koulibaly, un de ses voisins et frères. Monsieur Bayo est poursuivi au tribunal de Dixinn pour injures publiques et destructions de biens privés au préjudice d’Ousmane Koulibaly. Au terme des débats tenus ce mercredi, 24 août 2022, le parquet a demandé la condamnation du prévenu à six mois de prison, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Entre les deux voisins, qui habitent côte à côte au quartier Hafia Mosquée, dans la commune de Dixinn, c’est n’est plus le parfait amour. Au point que chacun a porté plainte contre l’autre au tribunal de Dixinn.

Dans la première procédure, c’est Thierno Seydou Bayo qui est jugé. Ousmane Koulibaly accuse Thierno Seydou Bayo d’injures publiques et destruction de biens privés. Dans la seconde procédure, Thierno Seydou Bayo a porté plainte contre Ousmane Koulibaly pour des faits de coups et blessures volontaires. Les deux procédures ont été séparément examinées par la présidente du tribunal, madame Damba Oularé, qui n’a pas voulu faire une jonction de procédure.

Pour le premier dossier, c’est Thierno Seydou Bayo qui est venu à la barre. Il a plaidé non coupable des faits mis à sa charge. Il soutient être la victime. « C’est moi qui suis victime dans cette affaire. C’est moi qui ai été battu. C’est Ousmane Koulibaly qui a porté main sur moi. Il y a les résultats des analyses médicolégales. Moi, j’ai été battu, mes lunettes qui coûtent 3 millions 500 mille francs guinéens ont été cassées. J’ai été blessé. Le 27 juillet, je suis venu déposer des écritures au tribunal de Dixinn. En rentrant, il m’a poursuivi en cours de route en me photographiant. Il m’a roué de coups. Les jeunes sont venus nous séparer. Il m’a blessé, le sang a coulé. Je suis allé porter plainte le même jour. Je vous dis que c’est un petit frère. Il y a des liens de parenté entre nous. Il a grandi dans mes mains. Aujourd’hui, je suis le patriarche de la famille Bayo, de la famille Camara et de la famille Makanéra », a laissé entendre le doyen Bayo à la barre.

Des propos battus en brèche par Ousmane Koulibaly, le plaignant dans cette première procédure. « C’est dans l’enceinte même de ce tribunal qu’il a commencé à m’agresser. Il dit que je ne suis pas fils de mon père. Il m’a administré une paire de gifles. Il a fait tomber mon téléphone avant de l’écraser. Quand je suis arrivé à la maison aussi, ses enfants m’ont agressé. Moi, je vis en Hollande, à chaque fois que je reviens en Guinée, ce sont des problèmes. Il est invivable. C’est un demi-dieu dans le quartier. Ma mère a quitté là-bas… Il a dit ici que nous sommes liés. Nous ne sommes pas liés. Il est Bayo, je suis Koulibaly. Même un seul cahier, il n’a pas acheté pour moi. Je me demande pourquoi il s’acharne contre moi.  Il veut commander tout le monde. Et ça ne marchera pas chez moi », a martelé Ousmane Koulibaly.

Dans ses plaidoiries, l’avocat d’Ousmane Koulibaly a soutenu que son client a souffert. Selon maitre Babaen Camara, la souffrance morale et matérielle de son client mérite réparation. C’est pourquoi, il va solliciter la condamnation de Thierno Seydou Bayo au paiement de 500 millions de francs guinéens de dommages et intérêts.

Pour sa part, le Procureur Amara Camara va requérir que le prévenu soit retenu dans les liens de la culpabilité des faits de destruction de biens et de violences. Pour la répression, il va demander 6 mois d’emprisonnement, une amende de 5 millions GNF et un mandat de dépôt contre monsieur Bayo.

Le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue demain jeudi, 25 août 2022.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

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