Le procès de Karamoko Kaba pour « diffamation et dénonciation calomnieuse » s’est ouvert la semaine dernière (mercredi). Et, hier, mercredi 31 août 2022, c’était la suite des débats au tribunal correctionnel de Dixinn. Monsieur Kaba est poursuivi dans cette affaire par Mamadouba Camara ‘’Paye’’, le président de la fédération guinéenne de handball, qu’il accuse de « gestion opaque » d’une somme de 79 milliards de francs guinéens, a appris un reporter que Guineematin.com avait dépêché au tribunal.
Dans une lettre en date du 02 août dernier, Karamoko Kaba a accusé Mamadouba Camara d’avoir reçu de l’Etat guinéen la somme de 79 milliards de francs guinéens destiné à la fédération guinéenne de handball. Il l’a aussi accusé de gestion opaque. Et, c’est en signe de protestation contre ces accusations que Mamadouba Camara l’a trimballé en justice.
A l’ouverture du procès dans cette affaire ce mercredi, les deux parties (prévenu et plaignant, ainsi que leurs avocats) étaient présentes dans la salle d’audience. Mais, les débats ont été de courte durée. Car, dès l’entame des débats, le conseil du prévenu a sollicité auprès du tribunal le renvoi de cette affaire à une autre date pour permettre au tribunal d’écrire au ministère du budget afin obtenir l’authenticité des preuves du montant de 79 milliards de francs guinéens accordés à la fédération guinéenne de handball par l’Etat. Mais, le collège d’avocats en charge de la défense des intérêts de la partie civile s’est vivement opposé à cette demande. Ils ont argué que c’est au prévenu qui a produit le document de prouver l’authenticité de ses déclarations, et non le ministère du budget.
« Ce n’est pas au tribunal d’écrire au ministère du budget pour justifier les montants qui font l’objet du détournement. C’est au prévenu de prouver cela au tribunal. C’est à lui de prouver que la fédération guinéenne de handball a reçu 79 milliards de francs guinéens de la part de l’Etat. Le prévenu a adressé ce courrier au ministère de la justice et de droit de l’homme, au ministère de sports et de la jeunesse, au ministère du budget, à l’agence nationale de lutte contre la corruption, au procureur spécial de la cour de répression des infractions économiques et financières. Alors, c’est à lui de prouver au tribunal l’authenticité de ses déclarations », a martelé Me Hassane Kaba, l’un des avocats de la partie civile.
Après un long débat entre les parties au procès, la présidente du tribunal, madame Damba Oularé, a estimé que tous les éléments ne sont pas réunis pour juger cette affaire. Et, finalement, elle a décidé d’orienter cette procédure devant un cabinet d’instruction. La juge a décidé de retourné le dossier devant le ministère public ; et, ce dernier va saisir un juge d’instruction afin que l’affaire suit tous les actes de procédure en réunissant toutes les preuves.
A suivre !
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
