Conakry : 3 enfants tués par un insecticide à Hamdallaye concasseur

C’est la consternation dans la famille de Mamadou Lamarana Diallo, à Hamdallaye Concasseur, dans la commune de Ratoma. Ce commerçant a perdu trois de ses enfants, tous âgés de moins de 10 ans ! Le drame s’est produit dans la nuit du mardi au mercredi 31 août 2022, après que sa femme a utilisé des insecticides, des comprimés contenus dans un tube sur lequel est écrit « Alluminium phosphide celphos » censés tuer les punaises.

Abdoulaye Diallo, âgé de 8 ans (qui devait faire la deuxième année à l’ouverture des classes), Ibrahima Sory Diallo (5 ans, élève à la maternelle) et Mamadou Lamarana Diallo (qui vient d’avoir un an), sont tous morts. Trouvé chez lui dans la matinée de ce jeudi, 1er septembre 2022, par un journaliste de Guineematin.com, leur père, dévasté, est revenu sur les circonstances dans lesquelles il a perdu ses trois enfants.

Mamadou Lamarana Diallo et ses trois enfants

 

« Je suis revenu du travail le soir. J’ai joué avec eux ; après, je les ai laissés pour aller à la mosquée où je suis resté jusqu’à la prière de 20 heures. À mon retour à la maison, j’ai encore joué avec eux pendant longtemps, jusqu’aux environs de minuit 30 minutes, avant de leur demander d’aller se coucher ; mais, ils ne voulaient pas. Donc, ils ont continué à jouer avec moi. Alors, je suis sorti pour m’éloigner un peu d’eux, espérant qu’à mon retour ils auraient sommeil. Je suis parti faire 10 minutes ; mais, à mon retour, ils étaient toujours là en train de m’attendre. Ils m’ont dit que je n’allais pas me coucher aujourd’hui. Mais, étant donné que j’étais fatigué et que je devais aussi aller au travail le matin, j’ai menacé de les frapper pour qu’ils aillent se coucher. J’ai éteint le poste téléviseur et l’ampoule et ils se sont couchés », a expliqué ce père de famille, qui n’aura malheureusement pas le temps d’aller se coucher.

Mamadou Lamarana Diallo, père des victimes

« Quelque temps après, leur maman m’a appelé pour me dire que rien ne lui faisait mal mais qu’elle ne savait pas où elle était. Je lui ai demandé ce que cela voulait dire ; mais, elle a réitéré la même chose. Je suis sorti lui donner quelques médicaments que j’avais ici. Entre temps, le bébé a pleuré, je l’ai pris ; mais, il pleurait. Son grand frère a commencé à se plaindre de maux de ventre et il a commencé à vomir. Le grand frère de ce dernier aussi a commencé à se plaindre de maux de ventre. C’est ainsi que j’ai demandé à ma femme de s’habiller pour qu’on conduise le bébé à la clinique la plus proche d’ici parce qu’il souffrait beaucoup. Nous sommes allés dans la première clinique, elle était fermée. Mais, en cours de route le bébé était déjà mort, je suis allé dans la seconde clinique, où je l’ai laissé. Ensuite j’ai décidé d’aller le chercher puisqu’il était déjà mort ! Je l’ai montré aux voisins qui m’ont confirmé effectivement qu’il était décédé. Je le leur ai confié pour aller chercher sa maman puisqu’elle ne pouvait plus marcher. Je l’ai portée de là-bas jusque dans la cour. Avec les voisins, on a décidé d’emmener les enfants à l’hôpital ; mais, l’un d’entre eux aussi est décédé. Alors, o notre arrivée à Donka, dès que je l’ai pris pour descendre du véhicule, j’ai dit qu’il était aussi mort. Les autres ont dit, non ! Mais, je leur ai expliqué que le premier est mort dans mes mains de la même façon ; et, après la visite, les médecins ont confirmé son décès. Il restait l’aîné et sa maman, celui-ci a parlé jusqu’au moment où il a rendu l’âme, en demandant notamment à manger. Il disait que je n’allais pas le laisser là-bas. Il a demandé du café, je suis parti en chercher, à mon retour, il a dit qu’il voulait du jus ; je suis allé également en chercher. Pour la troisième fois, il voulait de l’eau, je suis parti en acheter. Je suis revenu à la maison pour ramener le corps du deuxième qui était mort. Environ une heure plus tard, on m’a appelé pour m’informer de son décès à l’hôpital », a expliqué Mamadou Lamarana Diallo. 

Ce père de famille appelle aujourd’hui à ne pas utiliser ces comprimés « qui sont des poisons », a-t-il ajouté.

Fatimatou Ly, mère des trois enfants

Inconsolable après la mort tragique de ses trois enfants, madame Fatoumata Ly (qui n’a plus d’enfant) doit aussi composer avec une douleur au cœur, qui lui fait énormément souffrir. « J’ai très mal au cœur », a-t-elle dit, avant de se faire accompagner à l’hôpital.

À préciser que les trois corps ont été restitués à la famille qui prévoit de les enterrer aujourd’hui à 17 heures à Hamdallaye.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com 

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