Comme indiqué dans nos précédentes dépêches, à l’occasion de l’an un du coup d’État contre le président Alpha Condé, le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) a appelé les Guinéens à manifester dans les rues pour exiger aux militaires du CNRD, dirigées par le Colonel Mamadi Doumbouya de dialoguer avec les autres composantes de la Nation pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel. L’appel de ce lundi, 5 septembre 2022, a été soutenu par plusieurs mouvements et partis politiques. C’est le cas par exemple de l’ANAD, de l’UFR, du MoDel, ainsi d’ailleurs que de l’ancien parti présidentiel, le RPG Arc-en-ciel.
En marge de cette manifestation, des échauffourées ont été enregistrées dans plusieurs quartiers de la capitale guinéenne, notamment dans la commune de Ratoma, entraînant des blessés par balles dont trois à Démoudoula : mademoiselle Mariétou Barry, madame Fatoumata Binta Barry et Mamadou Maadja Barry.
Trouvée par un journaliste de Guineematin.com dans une clinique de la place, Mariétou Barry, 15 ans, élève en 9ème année au groupe scolaire « la Maison de l’espoir », a commencé par expliquer qu’elle ne manifestait pas quand elle a reçu la balle chez elle et au milieu des membres de sa famille.
« C’est vers 14 heures, lorsque j’ai vu trois policiers armés qui se promenaient dans notre quartier, à Démoudoula. J’étais à la terrasse avec ma maman, ma tante, mes frères et soeurs. Ils nous disaient « rentrez, rentrez ». Bien sûr, ça tirait toute la matinée. A ma grande surprise, j’ai senti un mal et du sang a commencé à couler sur mon épaule droite, à partir du dos. Ma mère a crié, ils ont tiré sur mon enfant. Ça a été très rapide. Mon père a été informé et il est venu me prendre pour m’envoyer dans une clinique. Les médecins disent que la balle qui a fait deux trous dans mon corps est sortie d’elle même. Elle a percé mon épaule pour sortir sous les aisselles », a-t-elle expliqué.
Dans sa famille, cette jeune fille, originaire de Boulliwel, dans la préfecture de Mamou, souligne qu’elle n’est pas la seule à avoir été blessée par balle ce 5 septembre.
« Il y avait aussi ma tante, Fatoumata Binta Barry, âgée de 24 ans et en état de famille. Elle a été également blessée par balle au niveau de la cuisse. Nous étions tous ensemble au moment des faits », a ajouté la jeune fille, avant de préciser qu’elle ne pardonnera jamais les auteurs de ces tirs.
« Nous savons tous que Dieu existe. Il sait celui qui a tiré ces balles. Il est le juge suprême. Je me remets à lui et je demande justice », a t-elle lancé.
Toujours à Démoudoula, un troisième cas de blessé par balle a été enregistré dans ce quartier. Il s’agit de Mamadou Maadja Barry, un taximan âgé de 24 ans, originaire de la commune rurale de Santou, dans la préfecture de Télimélé.
Selon des témoins contactés par Guineematin.com, ce jeune qui faisait le thé avec ses amis a reçu une balle dans le ventre, avant d’être conduit dans un hôpital de la place.
En attendant le bilan officiel, dans le seul quartier de Démoudoula, relevant de la commune de Ratoma, les manifestations de ce lundi, 5 septembre 2022, ont fait au moins trois blessés par balle dont une femme en état de famille.
Abdallah BALDÉ pour Guineematin.com
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