Un an après le Coup d’État du 5 Septembre : le Commandant Patrice Soumaoro (Forces Spéciales) mérite une tombe

Puisqu’il marque l’an 1 de la prise de la la chute du régime despotique d’Alpha Condé et la prise du pouvoir par le CNRD, le  05 Septembre est désormais une date mémorable pour les Guinéens. Aujourd’hui, dans les bars, les cafés et les restaurants des différents quartiers, ce sujet domine les discussions. Le bilan est-il positif ou négatif ? Mais, pour les parents, proches et amis des militaires tués lors du Coup d’État, dans des conditions floues, sans la moindre explication officielle, resurgissent des interrogations de toutes sortes, nous plongeant dans la détresse.

Commandant Patrice Soumaoro

Quelques temps après sa disparition, le Colonel Mamadi Doumbouya a élevé, à titre honorifique, et sans grand bruit mon « grand frère » (par l’âge) et ami (par les liens) au grade de Commandant, alors que ses galons de capitaine brillaient comme de l’or sur ses épaules.

Personnellement, j’ai apprécié l’acte, tout en regrettant son absence pour la circonstance. Volonté de la Providence : ça ne se discute pas.

Dans les semaines et mois qui ont suivi, je m’attendais à encore plus d’humanisme de la part du Colonel Doumbouya, qui  connaît bien Patrice Soumaoro, puisque ce dernier appartenait à son groupement, les Forces Spéciales.

Concrètement, que vais-je demander poliment au Colonel ?

Commandant Patrice Soumaoro

 

Tout simplement, UNE Tombe où je pourrai venir m’agenouiller, me recueillir et prier pour le repos et la rédemption de l’âme du Commandant Patrice Soumaoro pour le paradis le plus élevé.

Mon Colonel, le Commandant Patrice Soumaoro et tous les autres soldats morts ou « tués » le 5 Septembre méritent d’avoir une sépulture respectable où les amis, les familles et leurs enfants pourront venir demain verser de chaudes larmes.

Des larmes qui vont pénétrer la terre et toucher les os de ces victimes qui nous seront éternellement chères, jusqu’à ce que nous les retrouvions un jour.

Ce sentiment, je sais que je ne suis pas le seul qui l’exprime. Beaucoup de personnes que j’ai connues après la disparition du commandant, mort ou tué, me l’ont fait savoir.

Ce 5 Septembre, je me fais l’écho de porter à haute voix un sentiment de tristesse étouffé dans des cœurs qui saignent de questionnements.

Pourquoi, où, quand, qui et comment ? Je ne dirai rien pour l’instant. Le moment n’est peut-être pas venu.

Quand au bilan du CNRD, une année après sa prise du pouvoir, puisque c’est ça aussi l’actualité, j’apprends mon Colonel, au moment où j’écris ces lignes, que des coups de feu retentissent dans certains quartiers de la banlieue de Conakry ! Prions Dieu qu’il n’y ait plus d’autres morts

Commandant Patrice Soumaoro

Par Alpha Amadou Diari Diallo, Journaliste, Directeur de publication du site regardelinfo.com et ami du Commandant Patrice Soumaoro

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