Une miche de pain à 5 000 GNF : vendeurs de farine et consommateurs pris au dépourvu

Depuis quelques semaines, le prix du pain connaît une hausse dans la capitale guinéenne. Pendant que les habitants de Conakry et de l’intérieur du pays se plaignent de la cherté de la vie, la miche de pain est passée à 5 000 GNF. Cette situation inquiète les ménages à faible revenu et les boulangers, tous réduits à tirer le diable par la queue. Les vendeurs de la farine expliquent cette hausse par la cherté ou le manque de blé suite à la guerre en Ukraine, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Fodé Cissé, vendeur de farine

Fodé Cissé, vendeur de farine, explique que la hausse du prix de pain par le manque de blé ou la cherté du produit. « Actuellement, la farine a augmenté de prix. Cette augmentation du prix de la farine est causée par le manque ou la cherté des produits, notamment le blé. Et il paraîtrait que tout ceci est lié à la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Je revends un sac de farine à 360.000 GNF, alors qu’auparavant c’était à 325.000 jusqu’à 330.000 GNF. Mais maintenant, la farine a connu une hausse », a dit Fodé Cissé.

Même son de cloche chez Boubacar Diaby, vendeur de farine. « Actuellement, nous revendons un sac de farine à 358 000 GNF. Mais, il y a de ces commerçants qui ont arrondi à 360 000 GNF. Avant, c’était à 348 000 GNF. Nous avons appris que le prix d’une miche de pain a augmenté à 5 000 GNF. Nous avons également appris que les causes seraient dues à la guerre en Ukraine qui a engendré la hausse du blé. Donc, c’est suite à ça qu’ils ont augmenté 10 000 GNF. Je demande aux autorités compétentes de diminuer le prix de cette denrée alimentaire pour venir en aide aux populations afin qu’il n’y ait pas trop de souffrance. Parce que nous savons tous que la farine est beaucoup consommée par la population… ».

Amadou Sara Doumbouya, boulanger

Amadou Sara Doumbouya, boulanger de profession, tire le diable. Il est obligé de revendre une miche de pain à 5 000 GNF pour s’en sortir. « Cette hausse du prix de pain nous fatigue beaucoup. Nous nous en sortons difficilement. Les dépenses que nous effectuons pour la fabrication du pain sont énormes. Voilà pourquoi nous sommes obligés de revendre une baguette de pain a 4 500 GNF, alors qu’avant, c’était à 4 000 GNF. Imaginez qu’on achète un sac de farine à 360 000 GNF, les bois à 30 000 GNF, un paquet de levure à 20 000 GNF, et la location du four à 20 000 GNF voire au-delà. Quand tu calcules tous ces frais, tu seras obligé de revendre une baguette à 4 500 GNGF au détaillant, qui à son tour, va revendre à 5 000 GNF. Depuis l’augmentation de ce prix, les clients se plaignent et nous travaillons peu. Nous demandons juste la diminution du prix de la farine qui allégera cette difficulté que nous rencontrons », lance le boulanger.

Abdourahmane Diallo, consommateur de pain

Abdourahmane Diallo, un consommateur rencontré à Conakry, a dit que les effets de la hausse sont énormes avant d’interpeller les autorités. « Cette augmentation du prix de pain, tout le monde va en pâtir, parce que ce n’est pas seulement le pauvre qui consommera le pain. Le pauvre, le riche, tous sont des consommateurs du pain. Donc, cette hausse va impacter tout le monde. Tout ce que je demande à l’État, c’est de diminuer le prix des produits, tel que la farine, le riz, le sucre, l’huile. Ce n’est pas facile pour un père de famille avec beaucoup d’enfants. Toi, un père de famille qui doit payer le prix de pain et sucre, sachant que ce que tu as l’habitude de gagner comme argent a diminué, c’est très compliqué. J’ai l’habitude de payer une miche de pain à 4 500 GNF. J’interpelle les autorités à trouver solution afin de diminuer le prix du pain », martèle notre interlocuteur.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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