Conakry : quand des vendeurs de fauteuils de Sans Fil tirent le diable par la queue

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Plusieurs citoyens de Conakry se plaignent de la vie chère à cette période de fortes pluies. Cette situation touche aussi les vendeurs de fauteuils de fabrication locale en Guinée. Au quartier Sans Fil, dans la commune de Kaloum, ils sont nombreux à évoluer dans cette activité, exposant leurs marchandises aux abords de la chaussée pour attirer les clients. Mais les plaintes ne manquent pas à cette période de vache maigre, a constaté un reporter que Guineematin.com a dépêché sur place.

Mohamed Lamine Bangoura et ses collègues, confectionnent et vendent leurs fauteuils juste derrière le camp Almamy Samory Touré de Kaloum. Selon lui, la conjoncture fait que les clients se font rares devant leurs marchandises exposées à l’air libre.

Mohamed Lamine Bangoura, vendeur de fauteuils à Kaloum

« Réellement, rien ne marche en ce moment. Mais comme on n’a pas autre chose à faire, on ne connaît que ce travail, c’est pour cela que chaque jour on est là. Sinon, on pouvait changer de métier pour autre chose. Pour moi, c’est la conjoncture qui fait que ça ne marche pas. En tout cas, c’est ce qu’on accuse nous. Parce qu’on n’a pas l’habitude de vivre de telles choses. Rester une, deux semaines voire un mois sans faire la vente, ce n’est pas habituel chez nous. La cherté de la vie en Guinée en est un facteur important du frein de la clientèle. Après les discussions, on est obligé de diminuer un peu le prix. Les clients aussi sont obligés de remonter un peu sur nos prix. Tout cela pour que chacun de nous soit satisfait », a déclaré Mohamed Lamine Bangoura.

Mohamed Lamine Bangoura, vendeur de fauteuils à Kaloum

Ces vendeurs de fauteuils exposent leurs marchandises sous les intempéries. Pendant cette période de grandes pluies, ils sont obligés d’avoir une batterie de stratégies pour s’en sortir. « Quand il y a de la pluie, on couvre les fauteuils avec des imperméables. Des fois, on les laisse comme ça. Il y a le côté arrière qu’on soulève, ça bascule sur le côté avant. Comme ça, quand il y a de la pluie, ça ne pourra pas entrer à l’intérieur. Parce que quand la pluie entre dans les fauteuils, l’eau va gâter les bois de l’intérieur. Et ça, ce n’est pas bon en ce moment. Ça ne pourra pas durer un long moment chez celui qui a acheté. Quand tu achètes pour un salon, on te donne le reçu avec toutes les adresses à l’appui, dès que vous nous demandez quelque chose, directement on se rend là-bas pour arranger. C’est une sorte de garantie. On donne parfois quelques mois (deux à trois mois) comme ça, parce que nous, quand on fait les fauteuils, il y en a certains qui peuvent faire jusqu’à 5 ans ou 6 ans sans se gâter. Donc, quand tu envoies chez toi et que plus tard ça se gâte, on dira que c’est lié à quelque chose. Ici, les prix varient, mais ce qui est constant, c’est 3 millions 500 mille GNF, parce que quand tu dépasses ça, tu ne peux pas t’entendre avec celui qui est venu acheter », a confié ce vendeur de fauteuils.

Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com

Tel : 622 56 11 82

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